Nassur Ben Ali a consacré toute sa vie à l’aviation civile et faisait partie des cinq ingénieurs en aéronautique que comptait jusqu’ici le pays. Sa disparition soudaine laissera un vide immense dans le monde de l’aviation. Sa carrière exceptionnelle a laissé une empreinte indélébile, et il a influencé de nombreux collègues, dont Bourhane Ahmed, qui a partagé son parcours avec lui, depuis leur lycée jusqu’aux ateliers d’Air France, en passant par Madagascar, les Pays-Bas, et l’Angleterre.
Saïd Ali, un ami proche de Nassur Ben Ali, le décrit comme un homme au cœur bon qui n’a jamais eu de conflits avec quiconque. Ingénieur en aéronautique, Ali avait travaillé avec le défunt chez Air Comores dès les années 90. Selon lui, les Comores perdent une expertise rare dans un domaine aussi technique que l’aéronautique.
Le regretté Nassur Ben Ali avait longtemps souhaité que son pays forme de nouvelles générations d’experts en aéronautique, mais ses efforts n’ont malheureusement pas abouti. C’est pourquoi aujourd’hui, les Comores accusent un retard considérable dans ce domaine.
Bourhane Ahmed, ancien directeur de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) et ami d’enfance de Nassur Ben Ali, partage le même sentiment de tristesse. Il estime que la mort de Nassur Ben Ali constitue une perte immense pour le pays. Pour lui, Nassur était quelqu’un de professionnel et de posé, qui maîtrisait parfaitement son domaine.
La quête du savoir et la passion pour l’aéronautique
Leur parcours commun a débuté en 1987 lorsqu’ils ont obtenu leur baccalauréat. Ils ont ensuite suivi une formation en mécanique appliquée à la navigation aérienne à Madagascar, avant de se spécialiser dans l’entretien des moteurs d’avion aux Pays-Bas. Leur quête de connaissance les a ensuite menés en Angleterre en 1991 pour se perfectionner sur les moteurs Rolls Royce.
Ils ont poursuivi leur formation en France, notamment chez Air France, où ils ont acquis une expertise pratique dans la maintenance des avions. De retour aux Comores en 1992, les deux amis ont rejoint la compagnie nationale, Air Comores, jusqu’à sa liquidation judiciaire en 1996. Nassur Ben Ali a obtenu une qualification sur les Boeings 737-200-300-500 et a poursuivi ses formations en aéronautique pour décrocher un Master 2 en maintenance aéronautique, obtenu en France.
Le regretté Nassur a gravi les échelons dans son domaine, passant du poste de technicien avion à celui de directeur technique chez Com’Air. Il a également obtenu le diplôme d’inspecteur en navigabilité et d’inspecteur des opérations des avions. En 2006, il a suivi des formations supplémentaires sur les Techniques d’enquête d’accident d’aviation.
En 2018, il est devenu le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, Anacm, un poste qu’il a occupé jusqu’à son décès le mardi 17 octobre 2023, à l’âge de 61 ans. Nassur Ben Ali laisse un héritage précieux dans le domaine de l’aviation, et son absence sera profondément ressentie. La quête du savoir et la passion pour l’aéronautique qui l’ont animé tout au long de sa vie continueront d’inspirer ceux qui suivent ses traces.