Mwali, son île natale, et le pays entier pleurent la disparition de Salim Djabir Salim. L’ancien président de l’Assemblée nationale de la République fédérale est décédé, dimanche 21 juin, suite à «un malaise», apprend-t-on des réseaux sociaux. Le septuagénaire, né le 15 août 1950, a rendu son dernier souffle après une carrière politique et une vie civile et sociale bien remplies. Sa dernière mission au service de la République a été le choix porté sur lui par le président Azali, en janvier 2018, pour diriger l’assemblée des Assises nationales du bilan des 42 ans d’indépendance.
Salim Djabir Salim est un politicien aguerri, membre fondateur de plusieurs partis et mouvements politiques dont Pasoco et Udjama devenu Front populaire des Comores (Fpc), qui a démarré sa vie active dans l’enseignement. Sa scolarité a débuté à Fomboni (Mwali) et Domoni (Ndzuani) avant de poursuivre son enseignement secondaire à l’île de La Réunion et en Métropole. A son retour au pays dans la période coloniale, Salim Djabir tiendra la baguette à l’école publique de Fomboni et à l’île de Ngazidja et se verra ensuite désigné, successivement, muhafidhu (gouverneur) de Mwali et liwali (préfet) de Mutsamudu à Ndzuani durant le régime révolutionnaire d’Ali Soilihi.
Au lendemain du renversement du régime révolutionnaire, le président Ahmed Abdallah Abderemane le fait retourner au gouvernorat de Mwali avant de lui confier le poste de directeur régional de l’Office national de l’importation et commercialisation du riz. Grâce à son érudition, Salim Djabir fera un tour au tribunal en devenant Greffier en chef de la juridiction de première instance de Mwali.
Sous le régime de feu président Mohamed Taki Abdoulkarim, Djabir sera élu député de la circonscription électorale de la région de Djando et une fois l’Assemblée nationale, il est porté à la tête de l’institution. Durant sa vie, il menait parallèlement des recherches en histoire de l’Espace Swahilo-Arabe. Salim Djabir s’est consacré, dans sa retraite ces dernières années, à la promotion de la paix et la cohésion sociale en étant porte-parole du comité des sages de Mwali.
Ce père de six enfants, trois garçons et trois filles, fut aussi un respectable opérateur économique (en agro-pastorale) de l’île. Paix à son âme.
Msa