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Décès de Salim Tamou I L’ancien patron de la sûreté nationale inhumé jeudi à Châteauroux en France

Décès de Salim Tamou I L’ancien patron de la sûreté nationale inhumé jeudi à Châteauroux en France

Société | -

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L’ancien commissaire est décédé en France le 3 mai à l’âge de 80 ans. Rentré aux Comores en 1974 après une brillante carrière de policier à Madagascar à la fin des années 1960, Salim Ben Tamou a été un témoin éclairé de l’histoire de la police nationale pour avoir été l’un de ses grands serviteurs pendant plus de 30 ans.

 

L’ancien chef de la sûreté nationale, Salim Ben Tamou, a été inhumé jeudi 6 mai à Châteauroux dans l’Indre en France en présence des membres de sa famille et d’une poignée de personnes venues rendre un dernier hommage à celui qui fut pendant plus de 30 ans un témoin éclairé de la police nationale.
Son décès, intervenu le dimanche 3 mai, a provoqué une pluie d’hommages aux Comores, à Madagascar et dans de nombreuses villes françaises où réside une forte communauté comorienne. La crise sanitaire liée au Coronavirus n’a pas permis à ces milliers d’amis de pouvoir assister à l’enterrement.

Son frère, l’ancien ministre de l’Intérieur, Omar Tamou, a exprimé sa gratitude pour les nombreux messages de soutien et de solidarité. «Vous avez été nombreux à réagir à la suite de l’annonce de la disparition de notre grand frère Salim Tamou. Je me permets à ce jour d’exprimer, au nom de la famille, nos sincères remerciements pour vos soutiens amicaux et fraternels…Qu’Allah lui accorde son pardon et sa miséricorde», a-t-il posté via l’un des comptes de sa fille, Sitti Omar Tamou.

Né à Morondava à Madagascar en 1940, Salim Ben Tamou a entamé sa carrière de policier au Laboratoire de Police de Tananarive Anthropométrie judiciaire (méthode d’identification des criminels) où il a travaillé pendant 7 ans. Son talent d’enquêteur lui a permis de gravir presque tous les échelons, devenant ainsi commissaire de police puis inspecteur de sécurité nationale au cabinet du ministre malgache de l’Intérieur. «Apres un concours, il est entré à l’Ecole nationale de Police d’Antsirabé de 1967 à 1968 où il est sorti inspecteur de Police», indique sa famille.

A Madagascar, Salim Ben Tamou, sorti de l’Ecole de police de Mandalahe (Fianarantsoa), s’est distingué par ses capacités professionnelles à démystifier les affaires criminelles dans de nombreuses zones de la Grande Ile, à Diego-Suarez notamment où il a travaillé pendant des années en tant qu’officier de la police judiciaire. «A 28 ans Salim Ben Tamou fut décoré, par le président de la République malgache Filibert Tsiranana, Chevalier de l’ordre nationale malgache», indique encore sa famille dans une brève biographie remise à Al-watwan.

Rentré aux Comores en 1974 après une brillante carrière de policier à Madagascar, Salim Ben Tamou intègre la police fédérale en décembre 1978. Il deviendra un acteur clé de la police nationale pour avoir été l’un de ses principaux architectes. Titulaire d’un certificat de sûreté de l’Etat obtenu suite à un stage effectué au Service de coopération technique internationale de Police de Paris en 1980, diplômé de l’Ecole nationale Supérieure de Police de Saint-Cyr-au-Mont-D’or de Lyon, Salim Ben Tamou sera nommé l’année suivante, directeur général de la sûreté nationale par le feu président Ahmed Abdallah Abderemane.

Premier à avoir introduit le principe de l’autopsie sur les cadavres aux Comores, l’ancien commissaire a été l’un des premiers témoins de l’histoire de la police comorienne et reste parmi ses grands serviteurs pendant plus de 30 ans. En 2003, Salim Ben Tamou est nommé conseiller technique du ministre de la sécurité de l’île autonome de Ngazidja avant d’occuper, en juillet 2011, le poste de conseiller technique du gouverneur. Il se retire de la vie politique deux ans après et devient membre actif du Comité des sages des Comores.

A.S Kemba

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