C’est une foule immense qui a accompagné la dépouille du docteur Abdillah Itibar, vers sa dernier demeure. Le médecin, père de famille a rendu l’âme dans l’après-midi d’hier et a été inhumé en début de soirée dans sa ville d’Ikoni. La nouvelle a profondément attristé les habitants de cette localité qui vient de perdre un de ses fils chéris. «C’est une grande perte», a déclaré Abdillah Said Soilihi, un des orateurs de la ville. «Nous allons le regretter pour plusieurs raisons : il était un bon médecin et son amour pour notre ville était sans faille. C’est le pays, le corps médical et la ville d’Ikoni qui viennent de perdre un de ses illustres fils».
Eprouvée par cette perte et au bord des larmes, Nafissa Said ajoute : «malgré ses propos, parfois choquants, à la limite de faire peur, il était un bon médecin. Ses diagnostics étaient exacts et justes. Quant il sentait qu’un cas le dépassait, il ne se gênait pas de faire appel à un autre médecin ou disait carrément au malade de ne rien tenter car c’est peine perdu».
La dame a ajouté : «Dès fois, il nous grondait avec ses propos, mais c’était pour notre bien», a déclaré Mohamed Said. «Il faut prier Dieu de ne plus tomber malade car le seul qui le soignait vraiment, n’est plus», a-t-il souligné. Né à Madagascar aux années 1950, Abdillah Itibar s’est rendu à Dakar pour ses études de médecine. Après son l’obtention de diplôme, il est retourné au pays et a travaillé à l’hôpital El-Maarouf au service pneumologie au début des années 1990. Au sein de ce service, il a mené des campagnes pour une hygiène saine pour lutter efficacement contre les maladies pulmonaires, en particulier la tuberculose.
Le service pneumologie d’El-Maarouf
Après son passage à El-Maarouf, le médecin a quitté le service public pour travailler pour son propre compte. Dans son cabinet médical, il accordait un traitement particulier à ses patients issus de sa ville d’origine. «Au début, il nous faisait payer 2000 francs au lieu de 5000 francs», a déclaré Kamaria Said Hamza, une de ses patientes de la ville. «Il était très bon avec nous, surtout nous ses maman». Al-watwan reviendra longuement sur le personnage, le parcours et la vie du défunt dans ses prochaines éditions.