La famille d’Ali Abdou, journaliste du quotidien Al-watwan, retrouvé mort à son domicile samedi 12 décembre continue de divulguer des informations troublantes liées à ce décès. Ces éléments nouveaux ou du moins jamais révélés jusqu’à dernièrement, renforcent en effet «la thèse criminelle», pourtant écartée au lendemain du drame par le procureur de la République qui s’est fondé sur les informations fournies par le médecin présent sur le lieu du décès. «Nous sommes intimement convaincus que notre frère a été assassiné.
Si nous avons évité de parler aux médias, c’est parce que deux autorités venues présenter leurs condoléances nous ont promis que justice sera rendue. Hélas, on s’est rendu compte qu’il nous fallait nous battre par nous-mêmes. Voilà pourquoi nous avons décidé de parler», a déploré la sœur d’Ali Abdou qui se dit prête à aller jusqu’au bout pour que «la vérité finisse par éclater».Pour étayer son argumentaire, notre interlocutrice réfute tout simplement les arguments défendus par le parquetier. Ce dernier avait affirmé n’avoir «pas constaté de traces» de sang sur les lieux.
«Des traces autour du cou»
Mohamed Abdou s’est fondé sur les conclusions faites par le médecin qui avait constaté le décès. Mais la famille soutient le contraire. «Il saignait au niveau des côtes, au-dessous des aisselles. Il présentait des traces de blessures au niveau du cou. Le drap était trempé de sang. Mais le procureur n’a pas fait mention de tout cela. Comment parler de mort naturelle avec tous ces éléments», rétorque la sœur du premier président syndicat des journalistes. Celle-ci atteste que les habits qu’avait portés Ali Abdou le dernier jour où il a été vu vivant n’auraient «jamais été retrouvés». Et contrairement à ce qui a été dit jusqu’ici, l’accès à la maison pouvait se faire via une autre issue dérobée.
Si jusqu’à présent la famille de notre collègue continue de remettre en cause les déclarations du procureur, c’est aussi parce qu’elle estime que le chef du parquet n’aurait pas été «juste pendant l’enquête». Le décès d’Ali Abdou est survenu alors qu’un conflit foncier opposait sa famille à des cousins, y compris le propriétaire de la maison dans laquelle son corps allait être retrouvé.Houmed Msaidie, porte-parole du gouvernement s’était rendu sur les lieux du drame après avoir appris le décès du journaliste qui couvrait habituellement le Conseil hebdomadaire des ministres. Pour lui, «la réouverture d’une enquête se justifie dès que lors d’une des parties prenantes y manifeste un intérêt».
Cependant, il a tenu à préciser qu’il «n’a pas constaté les blessures sur le corps du défunt contrairement à ce qui a été écrit par la journaliste sur son site d’informations». Par souci de l’équilibre de l’information, nous avons voulu avoir la réaction du procureur de la République depuis lundi, en vain. Nos multiples relances sont restées sans suites.
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