Après son admission à l’examen d’entrée en sixième à Mitsamihuli, Ahmed Ali a poursuivi ses études secondaires techniques au lycée Gallieni de Madagascar avant de servir à la direction de lutte contre les Grandes endémies. Bénéficiaire, en 1978, d’une bourse de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), Ahmed Ali Djalim a subi trois ans de formation en assainissement et hygiène et a obtenu une maitrise en inspection sanitaire. A ce titre, il a fait partie des promoteurs du projet de lutte contre le paludisme pendant plusieurs années.
Par la suite, à deux reprises, il sera nommé préfet de la zone nord ouest de Ngazidja (Mitsamihuli et Mbude) sous les régimes des feux présidents Ahmed Abdallah Abdérémane et Saïd Mohamed Djohar. Une fonction qu’il a exercée avec beaucoup d’humilité comme l’ont témoigné beaucoup de personnes. D’où, sans doute, le sobriquet de «Ahmed Ali Préfet». Ahmed Ali Djalim a, en outre, été ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation dans le gouvernement formé le 10 décembre 2000 par le colonel Azali Assoumani.
Plusieurs cordes à son arc
Toujours sur le plan politique, le regretté a été, par ailleurs, le candidat du parti Mouroua, encore jeune, aux élections législatives de 2015 dans la grande circonscription électorale de Mitsamihuli-Mbude. Ce père de onze enfants a été également, dans ses années de jeunesse, un footballeur incontestable. Il a été, durant de longues années, le «défenseur» mythique de l’équipe «Lumière de Mitsamihuli», à l’époque une des équipes phares du football du pays, et a remporté, par deux fois, avec ses coéquipiers en bleu de la capitale du nord de Ngazidja, la coupe de la ligue. Toujours en football, Ahmed Ali Djalim a été l’un des rares joueurs comoriens à avoir été retenu dans la sélection des Comores et Madagascar réunis en une seule et une seule et même équipe sous la colonisation française.
Ahmed Ali Djalim a mis, également, ses talents de sportif au service de l’athlétisme. A ce titre, il avait battu le record de 100 m, à l’époque, en moins de dix secondes, soit près de 9’80.De l’avis général, Ahmed Ali Djalim fut «d’une grande intégrité, une personnalité reconnue au niveau national mais surtout régional dans la mesure où il ne manifestait aucune distinction dans les intérêts des localités qu’il a eu à couvrir et a beaucoup œuvré pour faciliter la vie de ses concitoyens sans distinctions. Dans ce domaine il a été rarement égalé», ont témoigné plusieurs personnes lors de ses funérailles. «Bien qu’il fût un travailleur infatigable dans les postes importants qu’il a eus à occuper, notre père a toujours su, parallèlement, veiller sur nous tous et tenir son rôle dans la famille», s’est ainsi exprimé un de ses fils, Mohamed Ahmed Ali Djalim.