L’enterrement de l’ancien ministre et ancien député de Hambu a eu lieu hier à Mitsoudjé en présence d’une foule importante, venue rendre hommage à celui qui fut «le grand patriarche» de la vie politique régionale pendant plus d’une cinquantaine d’années. Deux fois ministres, deux fois députés avant et après l’indépendance, respectivement en 1962 et en 1988, Abdoul-Anziz Hamadi a été l’incarnation de la politique dans la region de Hambu.
De l’autonomie interne à l’époque du régime d’Ahmed Abdallah Abderemane en passant par celui du président Said Mohamed Djohar, il était la principale source d’inspiration pour de nombreuses générations de cadres et d’hommes politiques de la region. «Son engagement politique s’est traduit par une forte présence dans le Hambou, son fief, où il fut réélu à deux reprises, témoignant de la confiance et du respect que lui portaient ses concitoyens », a souligné, le ministre premier, lors de la cérémonie funèbre.
Les participants aux obsèques officielles à Mitsoudjé ont rappelé l’épopée politique du défunt. Dr Aboubacar Said Anli, reconnaissant son engagement et son apport dans la réorganisation de nombreux services de l’administration publique. «Au-delà de la politique, il a œuvré au service de l’État en présidant le Conseil d’administration de l’Aimpsi, contribuant ainsi à la gestion et au développement du pays», a encore rappelé le ministre premier, ajoutant que l’ancien ministre a légué «un héritage marquant dans l’histoire politique et sociale des Comores », car « engagé dès les premières heures du combat pour l’indépendance, il a joué un rôle clé en tant que député et membre influent du gouvernement sous Ahmed Abdallah Abderemane».
Pur produit du pays, attaché à ses valeurs ancestrales, notable et père de famille respecté, Abdoul-Anziz Hamadi avait d’abord travaillé en tant que caissier à la Société anonyme de la Grande-Comores (Sagc) aux années 1950, infirmier puis député, il fera partie de la liste des grands combattants de l’indépendance des Comores au début des années 1960.
Secrétaire d’Etat, puis ministre sous le régime d’Ahmed Abdallah Abderemane, Abdoul Anziz Hamadi défendra sans concession l’autorité de l’Etat et les valeurs traditionnelles du pays, devenant, au fil des années, «Cheikh Abdoul-Anziz » en raison des marques de respect dont il bénéficiait au sein de la communauté religieuse. «Homme de foi et de tradition, il a également consacré les dernières années de sa vie au Twarikat Chadhulat, dont il était le Cheikh principal, guidant spirituellement de nombreux disciples », a conclu le ministre premier. Le défunt laisse derrière lui 13 enfants, 7 à Mitsoudjé et 6 à Nioumadzaha Bambao.