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Décès d’Ahmed Abdou I L’ancien premier ministre inhumé à Mutsamudu

Décès d’Ahmed Abdou I L’ancien premier ministre inhumé à Mutsamudu

Société | -   A.S. Kemba

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Des obsèques officielles ont eu lieu à Mutsamudu en présence du gouverneur de l’île de Ndzuani, Zaidou Youssouf. Le défunt fait partie des fidèles compagnons de l’ancien président feu Ahmed Abdallah Abderemane. L’homme, considéré comme un dur à cuire, a été au cœur des grands dossiers sensibles des Comores durant la période 1978-1989.

 

L’ancien premier ministre, Ahmed Abdou, est décédé, jeudi 28 novembre à Mutsamudu à l’âge de 88 ans. Les obsèques ont eu lieu, le lendemain, vendredi, en présence de nombreux amis et proches, venus saluer la mémoire de ce personnage qui a passé plus de quarante ans dans la haute administration. Le président de l’Assemblée, Moustadroine Abdou, ministre de l’Intérieur, Mahamoud Fakridine, le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Youssoufa Mohamed Ali, le secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath Azali, le gouverneur de l’île de Ndzuani, Dr Zaidou Youssouf, le conseiller spécial du président Houmed M’saidié ont pris part aux funérailles officielles aux côtés d’anciens ministres, de cadres et de notables.

Un dur à cuire

À la mosquée de vendredi, il n’y a pas eu de déclarations particulières sur la vie du défunt, selon des informations livrées par notre équipe sur place. Pour autant, les hommes, venus rendre hommage à cette haute personnalité, n’ont cessé de faire part de « sa loyauté, son honnêteté, sa rigueur et son franc-parler ». Ahmed Abdou fait partie de ces rares hommes politiques qui n’aiment pas les projecteurs, menant une vie discrète et gardant personnellement tous les secrets de ses rapports avec les hautes autorités qui ont eu à travailler avec lui depuis les années 1970 jusqu’en 1997. Très méfiant à l’égard des medias, l’ancien premier ministre s’exprimait peu à la radio malgré les fonctions occupées pendant trois décennies dans les plus hautes sphère de l’Etat. « Après sa nomination au poste de premier ministre, Radio Comores, après avoir fouillé dans toutes ses archives n’a pas trouvé aucune déclaration, nul propos du nouveau chef de gouvernement et ce après 25 ans de carrière politique », avait écrit le journal L’Archipel du vendredi 16 janvier 1997, peu après sa nomination au poste de premier ministre. L’homme, considéré comme un dur à cuire, a été pourtant au cœur des grands dossiers sensibles des Comores durant la période 1978-1989.


« Ahmed Abdou ne possède pas cette vertu de «la plasticité», un euphémisme qui sert à habiller l’opportunisme de la plupart de nos responsables politiques. Ses attributs d’autorité, de fermeté, de sévérité, voire affirment, des proches ne sont pas contestés », souligne encore le journal L’Archipel dans ce portrait qui parle d’un personnage « énigmatique » affichant une froideur « au point que la rue le désigne sous le sobriquet de «Ketso kiri», comprendre «Monsieur Non» ».
Formé à Madagascar aux années 1960, Ahmed Abdou démarre sa carrière professionnelle dans les services des douanes à Mayotte, selon toujours le journal L’Archipel. Personnalité politique bien connue au lendemain de l’indépendance, il a été au cœur des rouages de l’Etat, occupant de prestigieuses fonctions. Ministre des Finances en 1971, gouverneur intérimaire de l’île d’Anjouan en 1978, ministre d’Etat en 1984, directeur de cabinet, puis conseiller spécial du président Ahmed Abdallah Abderemane jusqu’en 1989,L’homme fera son retour aux affaires en décembre 1996, nommé premier ministre par le président feu Mohamed Taki Abdoulkarim avant d’être remplacé par Nourdine Bourhane. L’ancien premier ministre assurait la présidence du Conseil d’administration de la Banque centrale des Comores (Bcc) pendant de nombreuses années. Le vétéran va définitivement se retirer de la vie politique après son départ à la primature au milieu de la crise séparatiste. Le défunt laisse derrière lui de hauts cadres dont Mariama Ahmed Abdou, l’ancienne directrice générale de l’ex-Snpsf et le Colonel Bastu Ahmed Abdou.

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