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Décès d’un jeune détenu : Le parquet de Mutsamudu ouvre une enquête

Décès d’un jeune détenu : Le parquet de Mutsamudu ouvre une enquête

Société | -   Sardou Moussa

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Le jeune, la trentaine, était connu pour son addiction aux substances psychotropes. Le parquet de Mutsamudu nie toute forme de sévices ou mauvais traitements et décide de chercher les vraies causes du décès.

 

Les réseaux sociaux et les sites d’information informels en ont fait leurs choux gras depuis le dimanche, mais l’histoire de ce jeune homme décédé à Mutsamudu le quatrième jour de sa sortie de prison, n’en demeure pas moins mystérieuse. Nail, de son nom, était un pêcheur trentenaire, habitant le quartier de Gungwamwe à Mutsamudu.


Une femme, ancien haut fonctionnaire, très proche de lui (sa «seconde mère» selon les termes utilisés par une cousine du défunt), a raconté dimanche dans une publication sur son mur Facebook, que le jeune homme venait de mourir «suite à un court séjour en prison», mais qu’il «a eu le temps de raconter ce qu’il à enduré en prison». D’après cette source, «il se plaignait de maux de tête et d’oreilles» et «toussait et crachait du sang» depuis sa sortie de prison. Cette version des faits, bien que mettant directement en cause la justice et ses auxiliaires, est largement répandue parmi les témoins de l’histoire de ce jeune, qui était connu pour son addiction aux substances psychotropes.


Alors qu’il se saoulait avec des copains, les membres d’un «comité de quartier» censé «lutter contre la délinquance», font irruption dans leur cabane et décident de les embarquer vers la gendarmerie. «C’est là qu’une bagarre éclate, car ils n’ont pas voulu se laisser faire. Mais comme ces comités de quartiers collaborent avec les forces de l’ordre, celles-ci ont été appelées et ont rappliqué. Il semble que même après leur venue, le groupe n’a pas voulu coopérer, et les gendarmes auraient donc eu à  utiliser les manières fortes», témoigne un habitant du quartier.   Il ajoutera : «Je ne peux pas dire qu’ils ont été tabassés ensuite à la gendarmerie puis en prison, mais ce qui est certain Nail vomissait et déféquait du sang après sa libération. Cela, d’autres gens peuvent vous le témoigner. Il aurait même raconté à des proches qu’au vu de ce qu’il avait subi en prison, il ne croyait pas pouvoir vivre longtemps.»

«Information sans fondements».


De son côté, le parquet parle d’une «information sans fondements», voire même d’une «nouvelle qui tombe du ciel». «Ils étaient sept personnes arrêtées, interrogées à la gendarmerie puis jugées et condamnées pour détention et consommation de produits stupéfiants.  L’une d’elles [Nail] a été libérée. Pendant leur comparution, aucun d’eux ne s’est plaint d’avoir été battu ou torturé à la gendarmerie. Je suis passé à la prison pendant leur détention pour  m’enquérir de leur situation, personne n’a déclaré avoir été battu», poursuivra le procureur de la République de l’île, Mohamed Abdallah. Le parquetier notera que cela ne l’empêchera pas toutefois d’ouvrir une «enquête interne» pour «vérifier tout cela et voir s’il n’y a pas une précédente affaire de ce genre».


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