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Décès d’étudiants comoriens au Maroc I Housni Mohamed Abdou : «les services de la chancellerie sont mobilisés pour apporter l’assistance administrative nécessaire»

Décès d’étudiants comoriens au Maroc I Housni Mohamed Abdou : «les services de la chancellerie sont mobilisés pour apporter l’assistance administrative nécessaire»

Société | -   Nourina Abdoul-Djabar

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Ces derniers mois, la communauté comorienne au Maroc a été secouée par une série de décès touchant plusieurs de ses ressortissants. Ces décès en série ont suscité des interrogations dans le royaume et même aux Comores. Alors que toutes sortes de rumeurs circulent et que l’inquiétude grandit parmi les étudiants, Al-watwan a obtenu un entretien exclusif avec Housni Mohamed Abdou, ministre conseiller et chargé d’affaires à l’ambassade des Comores à Rabat, pour clarifier la situation.

 

Pouvez-vous confirmer le nombre exact d’étudiants comoriens décédés au Maroc au cours de cette année ?

Depuis le début de cette année la communauté comorienne a enregistré à ce jour quatre décès. 3 jeunes étudiants, dont une femme, et un employé, quinquagénaire.

Quelles sont les causes de ces décès selon les informations en votre possession ?
Dès les premières heures du contact des décès par les médecins, la chancellerie de l’ambassade à Rabat est tenue informée par les camarades, les proches des défunts. Ainsi, à partir de la prise de connaissance de l’information, sur instruction de l’ambassadeur (chef de mission), les services de la chancellerie sont mobilisés pour apporter l’assistance administrative nécessaire, notamment les formalités déclenchant la prise en charge du rapatriement des corps vers Moroni, à la demande des familles.

Excepté mademoiselle Lamia Anli Salim, 20 ans, étudiante en master 1 de gestion financière et Comptabilité, dont le décès, survenu le 20 mars dernier à Salé, a été constaté d’abord au domicile par les ambulanciers, les trois autres compatriotes ont succombé à l’hôpital. Pour Lamia, la cause du décès confirmée par le médecin est une crise cardiaque. En ce qui concerne M. Idrissa Ibrahim, 28 ans, étudiant en 1ère année de doctorat en chimie, sous hémodialyse pratiquement dès sa deuxième année au Royaume en 2016, il a été effectivement conduit à l’hôpital avant de succomber d’une crise neurologique et hémodynamique le 8 juillet dans une clinique d’El Jadida, ville où il résidait. Pour M. Abdoul Halim Ali Ahamada, 25 ans, lauréat en 2023 d’une licence en sciences économiques, la cause de son décès du 25 juillet est une crise cardio-respiratoire telle que confirmée par les médecins de la clinique où il était hospitalisé à Fès. Et dernièrement, M. Hamidou Halifa, 50 ans, employé et résidant au Royaume depuis 2007, selon les premières informations communiquées à l’ambassade, aurait succombé le 10 aout dernier suite à une hémorragie cérébrale. Il a été conduit aux urgences de l’hôpital Avicenne à Rabat 48 heures plutôt.

Une enquête officielle a-t-elle été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ces décès ?


Comme je viens de le préciser, les circonstances de décès de nos compatriotes ont été connues et jugées d’ordre non suspect. Donc, il n’y a pas eu besoin d’enquête supplémentaire. Pour le cas de Mlle Lamia, étant donné que son décès a été constaté par les ambulanciers une fois arrivé à son domicile, le procureur du Roi avait demandé qu’une autopsie soit pratiquée pour écarter toutes suspicions, c’est la procédure dans ce genre de cas. L’ambassade ne s’était pas opposée et l’autopsie n’a révélé aucun élément de nature à suspecter autre chose qu’une crise cardiaque qui a été malheureusement fatale pour notre compatriote, paix à son âme, ainsi qu’aux autres.

Quelles sont les mesures prises par l’ambassade pour aider à clarifier ces situations et rassurer les étudiants ?


Les circonstances de décès étant connus et de nature non suspect, l’ambassade n’a pas pris de mesures spécifiques pour clarifier quoi que ce soit d’autre. Ces tragédies nous rappellent encore une fois que nous sommes tous des mortels et que la mort peut nous arriver partout où nous sommes, même étant à l’étranger pour des études supérieures. C’est une occasion, certes non joyeuse, pour interpeller les familles des étudiants au Royaume du Maroc, en particulier de l’enseignement privé, de l’importance de contracter une police d’assurance maladie qui couvre aussi le rapatriement en cas de décès. Ces compatriotes décédés, dès lors qu’ils étaient tous boursiers en plein cycle de formation, excepté M. Hamidou Halifa, il a été aisé pour l’ambassade d’apporter son assistance pour rendre possible le rapatriement des corps tel que souhaité par les Familles, et prendre en charge les frais médicaux. Je saisis cette occasion pour renouveler nos sincères remerciements et reconnaissance à l’Agence marocaine de coopération internationale (Amci) pour sa totale et étroite collaboration dans ces circonstances douloureuses.

Quelles initiatives l’ambassade envisage-t-elle pour renforcer la sécurité et le soutien psychologique des étudiants, étant donné qu’un climat de psychose semble s’installer ?

Je ne pense pas qu’il y a un climat de psychose particulier qui s’installe. Il est vrai que nous avons enregistré quatre décès en l’espace de 6 mois, dont deux dans le même mois de juillet dernier en l’espace de 17 jours (le 08 puis le 25 Juillet) ; du jamais vu au Royaume. Mais connaissant les circonstances de ces décès que je viens de vous partager, nous commettrions un péché grave si nous devions nous en plaindre autrement que de partager la peine, la douleur et la tristesse des familles endeuillées. Encore une fois, nous sommes tous des mortels, et les vœux de chacun d’entre nous, moi y compris, notamment les parents, est de mourir chez soi, près de sa famille, pour être enterré dans le cimetière de ses ancêtres. Que Dieu exhausse ce vœu cher incha allah.

Un accompagnement est-il prévu pour les familles touchées par ces tragédies?

Aucun accompagnement particulier n’est prévu, hormis l’assistance administrative offerte par les services de l’ambassade, conformément aux consignes de l’ambassadeur. Une assistance peut être requise par les autorités locales pour confirmer l’identité et la nationalité des défunts, ou encore pour autoriser le rapatriement des corps vers Moroni.
L’intervention de l’autorité comorienne au Maroc, notamment de la chancellerie de l’ambassade à Rabat, est nécessaire, avec apposition de son sceau, afin de répondre aux exigences des autorités marocaines, en particulier de l’Agence Amci et de l’assureur.

 

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