Instituée par la loi du 18 janvier 2012 relative à la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés en Union des Comores (Cndhl), le président de l’Union, Azali Assoumani, a procédé, hier matin au foyer des femmes de Moroni, à l’installation officielle des douze nouveaux membres qui composent cette commission. «Le respect des droits de l’Homme et des libertés est une vraie culture dans notre pays. C’est ainsi qu’en installant officiellement cette commission, on renforce notre engagement à suivre le monde et protéger les droits et libertés humains. C’est une institution nationale autonome, neutre et indépendante, qui dispose de toute la légitimité et de tous les atouts pour lever les zones d’ombres, aider au renforcement des associations qui militent pour les droits de l’Homme et des libertés. Pour y parvenir, il faut le respect de la loi en toute circonstance pour que cette commission puisse garantir la promotion des droits et libertés», a réagi le chef de l’État, Azali Assoumani.
Ce dernier n’oublie pas la mission cruciale qu’incombe à la commission et qu’il appartient à cette dernière «d’imprimer le rythme pour plus de promotion et de protection des droits humains. Le gouvernement et moi-même allons vous soutenir dans cette mission». Pour le président de l’Union, il ne peut y avoir des droits sans qu’il y ait des devoirs au préalable. «Il faut inculquer cette culture chez nos enfants. Nous avons une paix de tolérance, d’apaisement, de droit et de libertés et sans vouloir nous vanter, notre pays serait sur le podium des pays les plus respectueux de ces principes», dira-t-il avant d’appeler à la fin des conflits inter villageois.
Au total, douze membres, dont la présidente de la commission, Sittou Raghadat Mohamed, le rapporteur, Saïd Bacar Ismael et la journaliste d’Al-watwan, Mariata Moussa, ont été officiellement investis. Intervenant, le Cadi, Mohamed Athoumane a axé son intervention sur le plan religieux en estimant que les droits et libertés humains ont été consacrés par l’islam et qu’il ne s’agit pas d’une invention occidentale. «L’islam interdit de manquer de respect, de léser, de saboter ou de tuer une personne. L’islam est synonyme de respect des droits humains et les Comores s’en inspirent. Les droits de l’Homme sont un acquis des Comores et les sauvegarder est une exigence islamique. Toutefois, il faut prendre en compte le fait qu’aujourd’hui, des droits existent dans le monde mais ces droits-là ne peuvent pas exister ni être respectés aux Comores. On est un peuple particulier et le monde doit le comprendre», devait expliquer l’autorité religieuse.
Quant au ministre en charge des droits humains, Mohamed Hussein Djamalilayli, «l’organisation de cette cérémonie confirme et consolide l’engagement du chef de l’État, d’appuyer les parties prenantes dans la consolidation de la paix et dans le respect des droits humains tout en réaffirmant son attachement profond aux valeurs profondes de notre pays». Il rappellera que la Cndhl doit servir de référence en termes d’excellence, de crédibilité et d’opérationnalité sur l’ensemble du territoire comorien.
Dans cette commission, on retrouve donc des avocats, magistrats, défenseurs des droits des femmes et des handicapés, journalistes, officiers de police, entre autres. En tant que présidente nouvellement installée, l’ancienne ministre, Sittou Raghadat Mohamed, devient «apolitique» selon ses propres mots. «C’est une mission difficile mais pas impossible. Notre mission consiste à garantir la promotion et la protection des droits et libertés, instaurer une culture des droits de l’Homme, développer la coopération entre les Ong et le système des Nations unies, entre autre. On s’engage donc à faire preuve de neutralité et faire en sorte que la défense des droits soit un mode de vie afin que chacun reconnaisse ses droits et ses devoirs», a-t-elle dit.