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Démarrage de l’opération Wuambushu 2 à Mayotte

Démarrage de l’opération Wuambushu 2 à Mayotte

Société | -   A.S. Kemba

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Le media Mayotte La 1ére a fait savoir que Wuambushu 2 est une réédition de Wuambushu 1 avec un ajustement dans la méthode. L’inquiétude est vive à Mayotte. De nombreux citoyens des autres îles vivent la peur au ventre. Les rafles et les opérations de refoulement reprendront de plus belle et monteront en intensité avec les risques de séparer encore des mineurs de leurs parents en « situation irrégulière » dans l’île comorienne. Des élus de Mayotte ainsi que de nombreuses associations locales ont des avis divergents sur l’efficacité de cette opération qui ne parvient pas, selon eux, à contenir l’insécurité grandissante qui sévit à Mayotte.

 

La phase II de l’opération Wuambushu a démarré hier lundi 15 avril à Mayotte, d’après des medias locaux. Les objectifs restent pratiquement identiques à ceux de Wuambushu 1, expérimenté en avril 2023. Les autorités occupantes veulent ainsi procéder à la destruction des banga illégaux, lutter contre l’insécurité grandissante et expulser une cohorte importante de personnes «vivant illégalement» dans l’île. Les architectes de Wuambushu II n’ont pas dévoilé la forme que devra prendre la nouvelle opération dont les contours restent encore flous avec une imprécision sur les objectifs chiffrés.

Les rafles et les opérations de refoulement

Le media Mayotte La 1ére a fait savoir que Wuambushu 2 est une réédition de Wuambushu 1 avec un ajustement dans la méthode. «Comme la première opération Wuambushu, ce deuxième volet aura trois objectifs : la lutte contre l’insécurité, contre l’immigration clandestine et le décasage des habitations illégales insalubres. Les modes d’actions vont en revanche évoluer : cette opération reposera cette fois sur des interventions ciblées», écrit le media qui précise qu’il «ne devrait pas y avoir cette fois de renforts exceptionnels de forces de l’ordre selon le ministère des Outre-mer».L’inquiétude est vive à Mayotte depuis hier. De nombreux citoyens des autres îles vivent la peur au ventre. Les rafles et les opérations de refoulement reprendront de plus belle et monteront en intensité avec les risques de séparer des mineurs de leurs parents en « situation irrégulière » dans l’île comorienne occupée.

L’insécurité grandissante à Mayotte

En avril 2023, le gouvernement avait refusé tout plan d’expulsion des Comoriens vivant à Mayotte avant de préciser «seulement pour ceux qui le veulent à savoir les volontaires». Comme pendant Wuambushu 1, les expulsions visent aussi des ressortissants des pays d’Afrique arrivés en grand nombre dans « l’île submergée », selon les radicaux de l’île. Contactées, les autorités avaient promis de s’exprimer hier sur l’opération Wuambushu 2 à Mayotte. Jusqu’à hier en fin de soirée, aucune communication officielle, à notre connaissance, n’a été faite. «C’est en cours, il y aura bien une réaction (sur le sujet)», a fait savoir un haut responsable de Beit-Salam qui a promis de nous partager la position de la partie comorienne ce mardi 16 avril.


Des élus de Mayotte ainsi que de nombreuses associations locales ont des avis divergents sur l’efficacité de cette opération qui ne parvient pas, selon eux, à contenir l’insécurité grandissante qui sévit à Mayotte. Des bandes tétanisent les habitants de l’île. Ces derniers font face, impuissants, à des scènes de terreur quotidiennes, de pillages, d’attaques délibérées à des biens publics.«Cette deuxième opération Wuambushu sera en tout cas une forme de test pour le gouvernement. La première opération avait laissé un goût d’inachevé aux Mahorais. 700 cases détruites en une année, pour un objectif annoncé d’un millier, 25.000 reconduites à la frontière en 2023 soit autant que l’année précédente et 60 chefs de bandes interpellés et une insécurité qui perdure», ajoute Mayotte La 1ére.

La première phase, en avril 2023

Pour de nombreux analystes, l’opération Wuambushu à Mayotte servirait beaucoup plus une cause politique et électoraliste qu’une action sincère dosée de volonté pour éradiquer veritablement l’insécurité sur l’île aux lagons. La première phase, en avril 2023, était pour certains, «un moyen pour le gouvernement français de montrer qu’il s’en prend à l’immigration et prend le dessus sur l’Extrême droite» qui critiquait sans cesse «le manque d’audace du gouvernement face aux doléances des Mahorais». Et cela en prélude à la présentation, cinq mois après, de la loi sur l’immigration en France dont les remous à l’Assemblée nationale française ont fini par désacraliser «la grande réforme» souhaitée et vider le sens et l’esprit du texte, largement censuré par le Conseil constitutionnel français. Les opérations d’expulsions, l’envoi d’un important convoi de CRS sur l’île consistaient, à tort ou à raison, à préparer, à l’époque, les éléments de langage de l’exécutif français au Palais Bourbon. Est-ce le cas pour Wuambushu 2 à l’approche des élections européennes en juin prochain ?

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