Avec le retour des «je-viens» en France qui sonne la fin des grandes vacances, le laboratoire chargé d’effectuer les prélèvements pour un dépistage par Pcr est pris d’assaut. Des dizaines de voyageurs s’y rendent très tôt espérant vainement ne pas passer une éternité sur les lieux.Ce mercredi n’échappe pas à la règle.
Le centre est noir de monde. Sur Ses deux couloirs, se sont amassés des vieux et des jeunes des deux sexes ainsi que quelques enfants. Les plus endurants étaient debout mais beaucoup n’avaient d’autre choix que de s’affaler par terre. En tout et pour tout, nous n’y avons vu que trois chaises occupées par des personnes ayant l’air malade.
La tension était palpable aussi bien chez le personnel de laboratoire qui croule sous la charge de travail que chez les futurs passagers. «Je ne comprends pas que les conditions d’accueil soient aussi déplorables. Les tentes que vous voyez là auraient pu servir à quelque chose mais elles sont inoccupées», déclare une vacancière. Un autre, Abdou Ali, lui emboite le pas : «surtout que nous ne pouvons même pas garder une distance de sécurité pour nous protéger».
Karima Soulé, mère d’une adolescente, ne comprend pas que dans ces lieux qui reçoivent beaucoup de monde, il n’y ait pas plus de chaises et de bancs. «Parmi nous, il pourrait y avoir des femmes enceintes, des personnes dont le handicap n’est pas visible, comment peuvent-ils ne pas penser à cela, sachant que beaucoup doivent y passer trois heures sinon plus avant de se faire prélever», observe-t-elle.
Et si la solution était d’ouvrir un deuxième centre de prélèvements ou d’autoriser un laboratoire privé à le faire ? Interrogé la dessus, le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie a fait savoir que «le problème ne se pose pas. Il y a, il est vrai un flux tendu par la présence ici de nos compatriotes qui habitent en France. Ce qui fait que le centre est peut-être dépassé d’une certaine façon. Maintenant, le problème d’avoir plusieurs centres ne se pose pas. Il pourrait éventuellement se poser mais seulement durant ce mois». Pour lui, il n’est pas nécessaire d’en ouvrir un deuxième.
Autre solution qui pourrait être envisagée, l’autorisation de dépistage rapide au moins pour les voyageurs cherchant à retourner en France. Si les résultats du Pcr sont obtenus au bout de 72 heures, ceux des tests antigéniques le sont après un quart d’heure. L’ambassade de France auprès de l’Union des Comores est allé dans ce sens, le 29 juillet dernier. «L’ambassade accueillerait très favorablement, au titre de la réciprocité un accord de la part des autorités sanitaires comoriennes pour accepter de nouveau la présentation de tests antigéniques négatifs lors de l’entrée sur le territoire».
La représentation diplomatique était disposée à fournir entre 5 et 8000 tests sur demande des autorités comoriennes. Le porte-parole du gouvernement a indiqué que «cette proposition a été abordée en conseil de ministres. La réponse sera donnée incessamment pour confirmer cet aspect que l’on peut aussi faire des tests antigéniques».