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Déstabilisation et atteinte présumées à la sûreté de l’Etat I La justice dévoile des faits reprochés à Achmet Said Mohamed

Déstabilisation et atteinte présumées à la sûreté de l’Etat I La justice dévoile des faits reprochés à Achmet Said Mohamed

Société | -   A.S. Kemba

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Les actes programmés se résument, selon le parquet de la République, à des prises d’otages, à des opérations d’incendie de bâtiments publics et à un appel à l’insurrection en vue de déstabiliser le pays. Le leader du mouvement Hury «reconnait avoir planifié un soulèvement populaire» et confirme, selon la justice, l’authenticité de l’audio qui a circulé sur les réseaux sociaux après son arrestation.

 

Le procureur de la République, faisant office de commissaire du gouvernement, a dévoilé hier les actes présumés, planifiés par Achmet Said Mohamed à l’origine de son arrestation, le 9 janvier dernier, et de sa mise en détention provisoire depuis lundi 29 janvier, pour «des faits d’attentat et complot contre l’autorité de l’état et de tentative de commission des actes terroristes» présumés. Les faits en question sont prévus et réprimés, selon toujours le parquet, par «les articles 44, 45, 255 et 256 de code pénal et la loi numéro 21-004/AU du 29 juin 2021, relative à la lutte contre le terrorisme».

Un cocktail explosif

A entendre, Ali Mohamed Djounaid, l’universitaire a programmé un ensemble d’actes et d’opérations dont la finalité était de constituer un cocktail explosif pour déstabiliser le pays. Le magistrat évoque un incendie programmé de bâtiments administratifs, la Ceni et la Cour suprême en priorité, un «plan d’attaque de la caserne militaire de Sangani» à Ndzuani, une prise d’otage d’autorités et de personnalités, un recrutement de jeunes «en vue d’un projet de déstabilisation du pays» ou encore soustraction d’armes via un sous-officier de l’armée. Le leader du mouvement Hury, «reconnait avoir planifié un soulèvement populaire» et confirme, selon le parquet, l’authenticité de l’audio qui a circulé sur les réseaux sociaux avant son arrestation.


S’agissant des actes d’incendie, Achmet Said Mohamed, a reconnu, selon la justice, «qu’il avait ciblé des bâtiments administratifs dont ceux de la Ceni et de la Cour suprême». La date précise des opérations n’a pas été évoquée par le parquet qui souligne d’autres faisceaux d’indices confortant le projet puisque le jeune homme politique a reconnu «qu’après le rejet de sa candidature aux élections présidentielles, il s’était entretenu avec des jeunes pour les financer aux fins de mener des actes tendant à déstabiliser le pays».


Au sujet de la soustraction des armes, le parquet ajoute «qu’il s’était convenu avec un sous-officier de l’armée pour chercher le moyen de mettre des substances dans les repas destinés à l’armée pour les endormir aux fins de pouvoir par la suite récupérer les armes».


Quant aux opérations de prises d’otages, Ali Mohamed Djounaid indique que l’enseignant-chercheur reconnait, dans son audition, «avoir préparé des motos, des voitures et des vedettes aux fins de planifier également la prise d’otages d’une haute personnalité et d’aller la séquestrer quelque part».

Des complicités?

Les actes programmés visaient, selon toujours le procureur, à créer les conditions d’un mouvement d’insurrection en vue d’une déstabilisation du pays, car l’ancien doyen «reconnaît avoir planifié un soulèvement populaire» et qu’il souligne également avoir «planifié un plan d’attaque d’une caserne de Sangani à Anjouan après avoir empoisonné les aliments des militaires». On ignore, pour l’instant, si le Dr Achmet Said Mohamed a agi seul ou était en complicité avec d’autres personnalités, mouvements ou groupements politiques proches des idéaux du fondateur du mouvement Hury.

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