Selon les informations recueillies auprès d’autres membres de cette famille et de villageois, la rafle du lundi après-midi s’est passée d’une manière plutôt musclée, après une perquisition de plusieurs de leurs domiciles. En effet, le frère du principal suspect aurait été brutalisé par les gendarmes lorsqu’il a voulu s’opposer à l’arrestation de son vieux père, une personne âgée, malade et presqu’invalide, nous dit-on. Hier encore, les membres restants de cette famille qui n’avaient pas été trouvéssur place au moment des arrestations, avaient abandonné leurs foyers et se cachaient ailleurs.
L’arme à feu en question aurait été détenue par Anli Ousseine, un civil, depuis l’époque de l’ex-président Mohamed Bacar. Mais c’est une connaissance à lui, déjà visé par une enquête de la gendarmerie pour détention illégale d’arme, qui aurait donné aux enquêteurs le nom d’Anli Ousseine, qui aurait par le passé essayé de lui en vendre. Mis sur écoute par les enquêteurs, ce dernier aurait mordu à leur hameçon, en réaffirmant à son ami au téléphone qu’il détenait toujours la fameuse arme.
Depuis 2018, plusieurs personnes à Ndzuani ont été arrêtées et placées en détention provisoire pour des faits relatifs à une détention ou à une utilisation d’armes à feu ou de mines. Il n’est un secret pour personne qu’entre 1997, année du déclenchement de la crise séparatiste anjouanaise, jusqu’en 2008 où a été déchu l’ex-président Mohamed Bacar, beaucoup d’armes à feu avaient circulé aux mains de simples civils, parfois des mineurs. Entre 2010 et 2011, le Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (Pnddr), financé par les Nations unies à hauteur de 500 000 dollars, n’avait pas permis de récupérer qu’un nombre insignifiant (moins d’une dizaine) d’armes aux mains d’ex-Fga (Force de la gendarmerie d’Anjouan) et de civils.
SM