Avant-hier, lundi, Abdallah Tocha Djohar a convoqué les médias pour leur faire part de sa proposition de loi portant interdiction d’accorder la liberté provisoire à toute personne coupable de crimes économiques.
‘‘Pendant plus de quarante ans d’indépendance, les Comores sombrent toujours dans le dénuement et ce, à cause du laxisme dont bénéficient les auteurs de détournements de biens et fonds publics. Aujourd’hui, ces détournements sont devenus monnaie courante dans les sociétés d’Etat. Si ces pratiques continuent, c’est parce que les coupables retrouvent leur liberté en payant une caution ou en bénéficiant d’une mesure de liberté provisoire qui, finalement, devient définitive», a-t-il dit.
Changement de mentalités
Si le parlementaire reconnait que la notion de ‘‘liberté provisoire’’ est garantie par les textes en vigueur, il estime, toutefois, qu’une personne inculpée pour crimes économiques ne doit pas en bénéficier, avant d’être disculpée. Et de préciser que la lutte contre la corruption peut bien réussir ‘‘si la population accepte de changer les mentalités’’. Il en a ainsi profité pour dénoncer ces interventions de la notabilité auprès de la justice pour faire libérer des ‘‘voleurs et des escrocs.’’
Pour Abdallah Tocha Djohar, il est inacceptable qu’une ‘‘personne inculpée pour avoir volé plus d’un milliard de francs puisse payer une caution du quart de cette somme qu’il a détournée et s’en aller».
Dans cette même loi, il demande aussi à ce que les violeurs et les agresseurs de mineurs ne puissent pas, eux non plus, bénéficier d’une quelconque liberté provisoire.
«C’est un acte odieux ; donc ils ne peuvent pas couler des jours tranquilles alors qu’ils ont brisé l’avenir de ces fillettes dont la plupart d’entre elles ne dépasse pas dix ans», a-t-il expliqué. Tocha Djohar a, enfin, précisé que cette loi ne serait pas rétroactive. «Cette loi ne vise et n’épargne personne, car nul n’a le droit de toucher au patrimoine national», a-t-il insisté.