Le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhoulkamal, et le coordonnateur résident du Système des Nations unies (Snu) aux Comores, François Batalingaya, ont signé lundi, 26 juillet, le nouveau cadre de coopération entre le gouvernement comorien et le Snu pour la période 2022-2026. Une officialisation qui s’est déroulée à la maison des Nations unies aux Comores à Moroni qui vise à accompagner le pays, à partir de 2022, dans la réalisation de l’agenda 2030, de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, et de la vision nationale de développement. Ce nouveau cadre de coopération est issu de la réforme des Nations unies qui a eu lieu en 2018, et qui repositionne le Système de développement des Nations unies au service du Programme de développement durable 2030, en passant par un cadre d’assistance à celui de coopération.
Les Objectifs de développement durable
Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, explique préalablement que ce nouveau Plan-cadre établi consacre la volonté du Système des Nations unies, dans son ensemble, de hisser la coopération à un nouveau palier. Il le traduit comme la continuité dans ce qui est pour tout le monde, non pas un simple slogan, mais «bien plus», un but et une conviction, à savoir «tous unis dans l’action». «C’est un travail remarquable accompli par les experts, au niveau de toutes les parties prenantes, dans un esprit participatif et inclusif, afin de faire de ce Plan-cadre, un document qui prend en compte, à la fois les priorités, mais aussi les réalités du pays, en tout point de vue. Une telle démarche a été capitale, pour s’assurer de l’alignement de ce nouveau Plan-cadre de coopération qui s’étale sur cinq ans, au Plan Comores émergentes et à l’atteinte des Objectifs de développement durable, à l’horizon 2030», salue-t-il.
Azali Assoumani insiste en outre sur son engagement dans un chantier «très ambitieux» visant à faire accéder les Comores, avec l’accompagnement de tous les partenaires, au statut de Pays émergent, d’ici 2030. «Cette noble vision que je nourris depuis longtemps et que je tiens, avec l’aide et la bénédiction d’Allah, à voir se concrétiser, a nécessairement besoin du soutien de tous les partenaires bi et multilatéraux de notre pays.
Le retard accusé au cours de ces deux dernières années, par rapport aux projections que nous avions faites, ne devrait pas constituer un obstacle pour envisager l’avenir avec plus d’optimisme et de sérénité», estime-t-il.Le chef de l’Etat appelle tous les acteurs à reprendre les actions, sous l’impulsion du secrétariat exécutif qu’il a mis en place, après la conférence, et qui collabore étroitement avec le gouvernement, pour en assurer le suivi.
Articulé autour des quatre piliers
Il trouve toutefois évident que, comme pour tous les autres projets et initiatives, l’élan amorcé dans le suivi de la conférence s’est heurté à la situation mondiale causée par la Covid-19, ce qui a considérablement ralenti les activités programmées. «Le moment est venu de se remettre à l’action et c’est dans ce contexte que je lance un appel pressant à vous tous, institutions étatiques impliqués dans le suivi de cette Conférence mais aussi aux partenaires des Comores, pour qu’on s’attèle, rapidement, à cette tâche», reste-t-il.
Les visions stratégiques du pays
Le coordonnateur résident du Snu aux Comores, François Batalingaya, indique par ailleurs que ce cadre de coopération (2022-2026) est articulé autour des quatre piliers «Planète», «Peuple», «Prospérité» et «Paix» auxquels s’ajoute le pilier transversal «Partenariats». Selon lui, chaque pilier propose des solutions adaptées, cohérentes, interconnectées et complémentaires afin de contribuer à la volonté projetée par le pays d’ici 2030.«Ce nouvel élan de coopération entre les Nations unies et le gouvernement de l’Union des Comores, dans son originalité, exacerbe l’action commune d’une coopération multilatérale qui embrasse tous les champs de développement économique et les visions stratégiques du pays, dans une large mesure», déclare-t-il.
Le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhoulkamal, précise, enfin, que les conclusions de la table ronde, organisée le samedi 17 juillet courant, et qui a réuni des experts de ce secteur, ont mis l’accent sur la nécessaire réorientation de l’action de coopération, dans le canal du Mozambique, ainsi que le rôle primordial du Système des Nations Unies, dans cette perspective. Il montre donc que le canal de Mozambique en partage avec tant d’autres pays, exige, désormais, l’intégration de l’autre dimension liée à la défense et à la sécurité de notre zone économique exclusive, qui s’élève à 160 000 km2, soit 70 fois plus, la surface terrestre du pays.
«Ces paramètres nous invitent à étudier, avec le Système des Nations Unies, les voies et moyens d’élargir sa représentation aux Comores, sur de nouveaux secteurs d’intérêts majeurs, notamment sur la problématique de la sûreté et de la sécurité de nos eaux et océans, face aux différents risques écologiques et aux menaces terroristes», fait-il savoir.