Lors de la cérémonie inaugurale, le député de Mitsamihuli, Ibrahim Abdou Hamadi, a salué l’initiative, soulignant qu’elle constitue «une opportunité pour les agriculteurs du nord» et qu’elle s’inscrit dans la stratégie du gouvernement pour l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2030. Il a cependant insisté sur l’importance de mettre à disposition des producteurs de l’eau et des moyens de conservation, jugés essentiels pour assurer le succès de cette politique.De son côté, Faouzia Mohamed, agricultrice de la région et représentante des bénéficiaires, a exprimé sa satisfaction quant aux changements apportés par cette nouvelle piste.
Elle a rappelé la distribution de semences et la mise à disposition d’équipements agricoles via les Crde, tout en exprimant l’espoir de voir arriver bientôt des moyens de transport adaptés. Elle a également invité la jeunesse à s’engager davantage dans le secteur agricole, désormais doté de conditions plus favorables. Pour le représentant résident de la Banque mondiale, Boubacar Sidi Barry, la réalisation de la piste Ouzio-Oussao-Pande va bien au-delà d’une simple amélioration physique. «Elle représente un pilier stratégique qui connecte les zones de production aux marchés et réduit les pertes post-récoltes», a-t-il affirmé. Il a rappelé que ce projet s’inscrit dans la continuité du Projet intégré de développement des Comores (Pidc), clôturé en juillet dernier, qui avait permis la construction de 32 km de pistes rurales à travers le pays.
Le ministre de l’Agriculture, Daniel Ali Bandar, a, lui aussi, mis en avant le rôle essentiel de cette infrastructure, précisant qu’elle répond directement à une demande formulée par les agriculteurs confrontés aux difficultés de transport de leurs récoltes.
Une réponse aux attentes des agriculteurs
Il a assuré que des équipements modernes sont désormais disponibles pour accompagner une agriculture intensive et durable, tout en encourageant les producteurs à se regrouper en associations afin de faciliter l’accès aux ressources.Le gouverneur de Ngazidja, Mze Ibrahim Mohamed, a pour sa part salué un outil de productivité et de désenclavement. Il a évoqué la possibilité de forages pour améliorer l’accès à l’eau et a lancé un appel à la jeunesse comorienne afin qu’elle s’investisse davantage dans l’agriculture, un secteur porteur d’avenir face aux limites de l’emploi public. Le FSRP-KM, lancé en septembre 2024 et prévu jusqu’en août 2029, s’inscrit dans la troisième phase du Programme de résilience des systèmes alimentaires pour l’Afrique de l’Est et Australe. Il vise à renforcer la résilience des systèmes alimentaires tout en améliorant la capacité des pays bénéficiaires à faire face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
