Chaque année, le grand mariage occupe une place centrale dans la vie des habitants de Mbadjini, représentant à lui seul 60% de l’économie, à en croire les autorités locales. Dans cette région, le tissu économique est tissé de multiples fils, mêlant transport, pêche, agriculture et un événement central qui fait vibrer toute la communauté : le grand mariage. Ce moment de liesse et de générosité voit la diaspora déployer son influence financière pour créer un événement grandiose.
Les fonds investis lors de cette célébration ne se limitent pas à l’événement lui-même, mais se répandent tel un torrent bienfaisant à travers l’économie locale. Les retombées de cet investissement ne se font pas attendre. Les petites entreprises de la région voient leur activité décoller, boostées par l’afflux de demandes et les dépenses accrues des festivités.
C’est le cas de l’entreprise de construction et de rénovation, Archiba Rapide. «Mon entreprise fait travailler plus de deux cents personnes en période de vacances car les demandes de rénovation et de construction sont beaucoup plus importantes», explique son gérant, Nassuf Ismail. De la location de salles aux services de restauration, en passant par la confection de vêtements traditionnels, tout un écosystème de petits commerces prospère sous l’impulsion du grand mariage.
L’ancien doyen de la faculté de droit, Ahmed Kassim, rappelle que ce sont les petites et moyennes entreprises qui occupent une place importante dans l’économie circulaire et qui permettent à tout le monde de gagner son pain. Il insiste sur l’apport financier de la diaspora dans le développement communautaire.
Impact financier de la diaspora
À Mbadjini, «la tradition et la générosité se mêlent pour créer un véritable ferment économique, où chacun trouve sa place dans le tourbillon festif et financier du grand mariage. Heureusement qu’il existe dans toutes nos villes un système de gestion financier de l’argent collecté lors des activités culturelles du grand mariage pour financer les travaux communautaires», ajoute-t-il.
Il souligne également que les secteurs de la pêche, de l’agriculture et du transport connaissent eux aussi une forte croissance économique à l’arrivée de la «saison haute», période allant de juillet à décembre.Le grand mariage, notamment à Mbadjini, est donc bien plus qu’une simple fête : c’est un catalyseur économique qui fait vivre une multitude d’activités locales et permet à la région de prospérer tout en honorant ses traditions.
Par Saïd Toihir