Après le rejet de deux demandes de mise en liberté provisoire, l’un des avocats constitués dans l’affaire du déversement des clous sur le tarmac de Bandar Salam, Me Youssouf Atiki, a interjeté appelé sur cette ordonnance de rejet. Pour l’avocat, cette demande formulée devant la chambre d’accusation a pour objet d’obtenir la mise en liberté provisoire de son client maintenu en détention sans motif valable.
“Nous espérons être convoqués devant la chambre d’accusation, aujourd’hui mardi car cette procédure engagée contre mon client a mis à mal l’appareil judiciaire, mais surtout la compétence du juge d’instruction de Mwali”. “Insistant sur cette mise à mal” de l’appareil judiciaire, l’avocat des inculpés explique que le tribunal de Mwali est dépourvu d’un juge d’instruction et au lieu de le mettre en place, on s’est contenté de constater son absence et choisir la facilité la et laisser croupir des innocents à la maison d’arrêt de Moroni.
Placé en détention provisoire, le 28 février dernier, les deux prévenus, Ismaël Kassim et Hamada Hamada Almoutawakil sont poursuivis pour attentat, tentative d’assassinat du chef de l’Etat et atteinte à la sureté de l’Etat. A l’heure actuelle, il n’y a que ces deux personnes qui ont été entendues au cours de cette procédure d’instruction et aucune charge n’est retenue contre elles. “Nous savons juste qu’ils étaient sur une moto et ont découvert les clous quelques minutes avant l’atterrissage de l’avion et le président n’était pas à bord”.
Pour Me Youssouf Atiki, étant donné que le chef de l’Etat n’était pas à bord, “l’infraction retenue ne colle pas”. Dans son intervention, “sans la présence de charge, quel que soit le degré de l’acte répréhendé, la justice ne devrait pas les garder aussi longtemps”. Au terme de son intervention, l’avocat qui défend énergétiquement l’innocence de ses clients, soutient que cette affaire de déversement de clous sur le tarmac de l’aéroport de Bandar Salam est un procès politique. “Toutes les facettes politiques sont mises en jeu au détriment de la liberté des gens et notre étonnement est que l’enquête n’avance pas”.