Le pèlerinage 2023 à La Mecque a débuté ce lundi 26 juin en Arabie Saoudite par le déplacement vers Mina avant le stationnement à Arafat le lendemain. Ce sont près de 2,6 millions de musulmans qui ont été attendus. La fête de l’Aid-el-Adha aura lieu mercredi sur la plaine de Mina. Le rite commence naturellement le 8 dhul-hidja et s’achève le 13, soit samedi 1er juillet. Plus de mille pèlerins comoriens se trouvent depuis deux semaines sur les terres saintes de l’Islam pour la circonstance.
Leur état de santé demeure enviable depuis leur arrivée en terre saoudienne, résume ainsi la situation le docteur Hassane Mohamed Mbaé, rencontré vendredi dernier au cabinet médical ouvert dans les locaux même de l’hôtel qui loge les pèlerins.
De leur séjour de cinq jours à Médine à leur installation à La Mecque, en début de semaine dernière, l’équipe médicale, composée de quatre médecins et une infirmière, qui suit de près la santé de ces pèlerins n’a rencontré, à ce jour, aucun cas grave de maladie. Dr Hassane juge ce bilan de loin satisfaisant par rapport à celui de l’année dernière où des pèlerins ont été déjà alités depuis leur arrivée à Médine. Toutefois, il révèle quelques cas bénins de grippe et autres fièvres, soit 39 consultations à la date du vendredi dont une seule hospitalisation de trois jours d’une dame qui a déjà recouvré la santé et rejoint l’hôtel, à en croire toujours Dr Hassane.
A qui la faute du manquement ?
Côté confort à l’hôtel Bayt Al Tawhid de Makka, certains pèlerins se plaignent de quelques ratés par rapport à leur hébergement à Médine. Les sanitaires et la climatisation ont connu quelques soucis dans certaines chambres, a-t-on appris sur les lieux. Mais ce que nous avons constaté et entendu témoigner beaucoup de pèlerins, est l’exiguïté de la salle à manger, sous-dimensionnée pour accueillir près de mille personnes aux heures des repas. Elles font la queue pour se faire servir. Selon Oumouri Assoumani de l’agence Makkah-voyage qui compte des clients à cet hôtel, une personne peut attendre son tour pendant près de 40 à 45 minutes. Ce qui serait difficile au sein d’un groupe de pèlerins qui compte plus de vieilles que de jeunes personnes.
A qui la faute de ce manquement ? Nos interlocuteurs pointent du doigt l’organisation. Mais comme il a été souligné que l’Office national du Hadj et Oumra loue les services de cet hôtel depuis six ans, il aurait fallu vérifier tout avant de venir s’y installer. Cependant, Oumouri Assoumani loue le ciel car tous les pèlerins comoriens se portaient bien. Dr Hassane explique à cet effet que maintenant, tous les gérants des agences de voyages sont dans un groupe d’échange sur Watshap pour faciliter le partage des informations. Les médecins aussi ont leur canal d’échange et le tout est rendu public pour l’intérêt de tout le monde. Il revient maintenant à chaque responsable d’agence de veiller sur la santé de ses clients en prenant contact avec l’équipe des docteurs Said Moumini, Ahmed Abdourazakou, Moustoifa Kamal, Hassane Mohamed Mbaé, et l’infirmière Moinabaraka qui a eu une longue expérience au service de Pédiatrie à El-Maarouf, disait-on.
Un nombre élevé par rapport aux capacités du restaurant
Toutefois Dr Hassane insiste qu’il y aura encore des choses à améliorer dans l’organisation générale du voyage.Madame Amina Halifa, qui fait son premier voyage hors du pays, a confié que les choses ne sont pas si mal surtout en se fondant sur le caractère de ce voyage. Il ne s’agit pas d’un voyage touristique mais de prières et de dévotion en Allah. La native de Mitsudje-ya-Hambu, qui s’est prémunie de son tensiomètre et de ses médicaments, n’a pas encore sollicité les services d’un quelconque médecin. Madame Amina a tenu à rappeler ce qui leur a été prévenu par des responsables du Hadj, depuis Médine où l’hôtel servait la nourriture en banquet, que les choses n’allaient forcement pas être de même à Makka. Pour la gestion de la nourriture, notre interlocutrice partage l’idée qu’il aurait fallu faire une priorité de servir les vieilles personnes d’abord et non la queue pour tout le monde.
Quant à Fatima Djaé de Moroni-Traleni, elle témoigne des bonnes conditions du séjour «impeccable», selon elle. A propos des queues au moment de manger, celle qui s’est présentée de Moroni et Ntsudjini, a trouvé une réponse très stoïque en évoquant le grand nombre de pèlerins par rapport aux capacités d’accueil du restaurant. Rachadi Mhadjou, pèlerin de la diaspora et originaire de Ntsaouéni, pointe du doigt, entre autres, le menu qui ne varie pas. «Le fait que nous ne mangeons que du riz chaque jour, matin et soir, ça ne va pas. Par contre à Médine, il y avait une pagaille de notre part mais le repas ne faisait pas défaut», témoignait-il, tout en appréciant aussi les conditions d’hébergement.
Faire respecter les consignes sanitaires
Il est aussi important de souligner que l’hôtel est situé sur un axe routier qui mène directement à la mosquée Al-Haram à une vingtaine de minutes de marche. Ce qui laisse un choix aux pèlerins de se déplacer en bus ou à pieds. Ils sont hébergés dans des chambres spacieuses avec chacune cinq lits séparés plus la climatisation et un frigo, témoignait en outre hadja Amina Halifa.En outre, Dr Hassane livre son expérience sur le suivi de la santé des pèlerins en scindant le voyage en trois périodes.
«Nous avons le séjour de Médine qui se passe habituellement sans trop de mal, suivi de l’installation à Makka jusqu’au début du pèlerinage, dont nous aurons l’occasion de faire un bilan du séjour. Puis interviennent les jours du Hadj proprement dit», expliquait le médecin. Il a révélé en substance que le temps est très ensoleillé avec des températures qui frôlent les 45 degrés. «Cette année nous comptons beaucoup de pèlerins très âgés par rapport aux deux dernières années, avec la particularité de plus de femmes que d’ hommes». A l’en croire, cela n’arrange pas leur tâche de faire respecter les consignes sanitaires, notamment d’éviter les longues expositions au soleil.