Le Service d’écoute et de protection des enfants et des femmes victimes de violence de Ngazidja a organisé samedi dernier dans son siège, une rencontre avec les journalistes sur la maltraitance des enfants et des femmes afin de mieux combattre ce fléau. Le Service d’écoute a pour rôle de recevoir les appels téléphoniques et fournir des conseils aux victimes.
Il est doté d’un numéro vert qui est le 1760. Ahmed Said Ahmed, directeur général des affaires sociales de Ngazidja a présenté la situation de la maltraitance des enfants en 2016. Selon lui, l’année dernière, le Service d’écoute a enregistré 192 cas de maltraitance dont 148 à l’endroit du sexe féminin pour 44 sur le sexe masculin.
“Le viol reste le crime qui touche le plus les enfants avec 63 cas de viol commis sur des fillettes dont 29 ont donné lieu à une grossesse” dit-il. Il est à préciser que la maltraitance regroupe, outre le viol, le détournement de mineurs, la tentative de viol, le mariage précoce, la maltraitance physique, ou encore l’abandon d’enfants pour ne citer que ceux-là.
“Ce sont les jeunes filles qui ont entre 11 et 15 ans qui subissent le plus les viols avec 61 cas sur les 148 enregistrés l’année dernière. La région de Bambao est la plus touchée par ce fléau avec 57 cas suivie par la région d’Itsandra avec 20 cas” a fait savoir le directeur général des affaires sociales de Ngazidja. Pour sa part, Dr Halidi Abdallah Mvoulana inspecteur de la santé et facilitateur a montré que les enfants sont le plus souvent victimes de maltraitance familiale par les parents ou les beaux parents.
Obligation de signalement “Ces maltraitances seraient aussi parfois exercées par d’autres adultes. Un enfant peut notamment subir des abus de la part de l’éducateur, de l’enseignant, du travailleur social, du médecin, du religieux. L’enfant peut être maltraité au sein même d’une institution qui se doit de le prendre en charge, mais qui abuse de son pouvoir”.
Le facilitateur a appelé les victimes ou leurs parents et les témoins de ces actes à les dénoncer à la police ou la gendarmerie. Choisir le silence dans ce genre de situation étant une façon de les cautionner . “Toute personne qui a vu, aperçu ou entendu et constaté le cas de maltraitance d’un enfant notamment a l’ obligation de le signaler parce que ne pas dénoncer équivaut à ne pas porter secours à une personne en danger.
De même que l’entourage immédiat de l’enfant, parents, membres de la famille, voisins, amis, autorités locales, autorités traditionnelles, les services sociaux, personnel médical des hôpitaux, personnel enseignant de l’école ou encore l’enfant sont tenus eux aussi de dénoncer” dit-il.
De son côté, Loulou Said Islam, chargée de communication de l’Ascobef a souligné que son institution, a reçu une enveloppe de 226 mille euro de l’Union européenne pour mener le combat de la lutte contre les maltraitances des enfants. Elle ajoutera que cette fois, leur action intègre les femmes victimes de viol et de maltraitance.