Le sauvetage du Sima B, un bateau transportant 73 000 litres de carburant, se poursuit dans des conditions complexes depuis son échouage près de Djwaezi, mardi 15 octobre à 14 heures. Les autorités locales et la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) multiplient les efforts pour éviter une « catastrophe environnementale », alors que le navire est gravement endommagé et que du gasoil, d’une quantité évaluée à 27 mètres cubes, s’est déjà déversé dans la mer.
Selon une source crédible, les opérations de pompage ont permis de récupérer environ 5 000 litres de gasoil sur les 73 000 que contenait le bateau, hier jeudi. Une manœuvre délicate conduite sous haute vigilance pour limiter les pertes supplémentaires de carburant. Toutefois, selon les équipes sur place, la situation reste difficile à maîtriser. « Malheureusement, il y a beaucoup de pertes. Nous avons mis en place des barrages flottants pour contenir le gasoil, mais la quantité qui s’est échappée dans la mer est déjà importante », a confié notre source.
Parmi les défis rencontrés depuis le mardi dans les opérations de sauvetage, la profondeur de l’eau et la proximité des rochers, qui rendent l’accès au bateau difficile pour les remorqueurs. « Le remorqueur ne peut pas se positionner à moins de 400 mètres à cause de son tirant d’eau », a précisé notre informateur. Les équipes vident depuis 5 heures du matin du jeudi une partie du carburant par la plage, en utilisant les pompes de la sécurité civile vers les camions citernes, mais la distance entre le bateau et le rivage reste un grand obstacle. En parallèle, des travaux de soudure sont envisagés pour réparer la coque du bateau et tenter de remettre le navire à flot.
Risques environnementaux
La situation inquiète particulièrement les habitants de Djwaezi, qui ont passé une nuit difficile à cause des émanations de gasoil dans l’air. « L’odeur est insupportable, surtout pour les personnes fragiles. On nous demande de rester chez nous et d’éviter la plage tant que la situation n’est pas sous contrôle », rapporte Saïd Ali Saïd, un habitant.
Une autre personne indique que « les autorités locales envisagent d’émettre un message d’alerte à la population pour interdire toute activité de baignade dans la zone affectée, tant que le carburant n’aura pas été complètement évacué». Pour rappel, avant, c’était le bateau « Bima », une navette d’État dédiée au transport des hydrocarbures plus particulièrement, qui ravitaillait régulièrement l’île de Mwali. Mais ce bateau a pris feu en mai 2023, alors qu’il s’apprêtait à décharger du carburant dans le quartier de Mabahoni, à proximité de la direction des hydrocarbures.
Des accidents similaires ont également eu lieu à Mwalii ou à proximité, dont certains ont été mortels. Par exemple, en 2004, le navire Mlezi 1 a été victime d’un incendie au port de Mbwangoma, alors qu’il transportait du carburant. Deux personnes avaient été grièvement brûlées, et l’une d’entre elles a succombé à ses blessures sur place.
Nourina Abdoul-Djabar, Abdillahi Housni