La Commission de l’Océan indien a organisé, hier 18 décembre, un atelier pour évaluer l’impact économique et financier de la petite pêche aux Comores, un secteur vital pour de nombreuses communautés côtières. Cet événement, financé par l’Union européenne dans le cadre du projet Ecofish, a réuni les acteurs clés du secteur, des représentants gouvernementaux et des experts internationaux.
La Secrétaire générale du ministère de la Pêche, Abdoul-Kader Saandia, a souligné l’importance de la pêche artisanale, malgré les défis liés aux infrastructures, au financement et à la formation. Elle a rappelé que ce secteur « est un pilier fondamental de l’économie bleue et une source de subsistance pour de nombreuses familles ».
20 000 tonnes de poisson par an
Vishnu Soondron, expert à la Commission de l’Océan indien, a présenté les résultats d’une étude approfondie sur le secteur. Selon cette étude, la pêche artisanale aux Comores produit environ 20 000 tonnes de poisson par an, dont une grande partie provient de Ndzuani. Ce secteur contribue à hauteur de 6,6% du Produit intérieur brut et emploie plus de 5 200 personnes. Cependant, ce potentiel est loin d’être pleinement exploité, avec une production potentielle estimée à 33 000 tonnes par an.
Vishnu Soondron montre que l’étude a également mis en évidence des disparités importantes entre les îles. Ndzuani affiche un taux de rentabilité bien supérieur à celui de Mwali, ce qui souligne les défis auxquels sont confrontés les pêcheurs de cette dernière île, notamment en termes d’accès aux crédits, aux équipements modernes et aux infrastructures adéquates tel que les sites de débarquement ou les chambres froides.
Sunil sweenarain, économiste et coordinateur technique du projet, affirme que cet atelier marque une étape importante dans la compréhension des enjeux liés à la pêche artisanale aux Comores. Selon lui, les discussions vont porter sur les moyens de renforcer ce secteur, d’améliorer les conditions de vie des pêcheurs et de promouvoir une exploitation durable des ressources halieutiques. Il a cependant précisé que l’atelier «ne va pas produire des poissons mais va mettre en lumière les activités auxquels les concernés doivent s’adapter pour assurer une économie durable et une autosuffisance alimentaire».