Dimanche 29 mai 2021, cela fait quarante-trois ans. Le président Ali Soilih Mtsashiwa est décédé, froidement assassiné par le mercenaire français Bob Denard et ses sbires après plusieurs jours de captivité. Si quarante-trois ans après, la vision politique de l’homme continue de susciter une certaine admiration auprès d’une bonne majorité de la population, notamment le plan quinquennal qui a été mis en place dès son accession à la tête du jeune Etat, Ali Soilihi s’est, en outre et surtout, révélé être un fin stratège en communication.

A l’image de l’Egyptien Gamal Abdel Nasser et surtout de l’Algérie de Houari Boumediène, Ali Soilihi fera jouer à la radio un rôle capital. Elle sera le support par excellence non seulement de mobilisation des masses, mais aussi l’outil permettant au “Sirikali ya ukombozi” du “camarade” Ali Soilihi d’engager la bataille pour l’identité comorienne, véritable socle de son plan intérimaire communément appelé “Pula ya Mayendeleyo”.

Le leader révolutionnaire s’appuiera sur une armée de jeunes recrutés et formés sur le champ. Ils seront dotés de moyens à la hauteur de l’ambition de l’ancien locataire du palais de Mrodjuu qui pèsera de tout son poids pour faire de la “Radio komori”, un média de proximité. Loin d’imaginer des émissions à la gloire de la révolution ou du culte de la personnalité comme cela fut le cas dans plusieurs pays révolutionnaires, Ali Soilihi et sa cellule de communication vont développer une gamme impressionnante d’émissions populaires au tour de l’information, de l’éducation et de la distraction.Dans ce dossier spécial “La radio au service de la révolution”, vous découvrirez les différents témoignages des femmes et des hommes de médias qui avaient entouré feu Ali Soilihi Mtsashiwa.

Maoulida Mbaé