Il devait être 15h de lundi 14 février, quand un bruit assourdissant a retenti dans le quartier Garage Mdrikau. La cause ? Une maison de trois étages qui s’est partiellement effondrée dans des circonstances encore inconnues. Depuis, les voisins de cette demeure vivent la peur au ventre, de voir toute cette masse de béton s’abattre sur leurs têtes. “Nous sommes les plus vulnérables dans cette histoire car la propriétaire n’y vit même pas”, devait s’inquiéter le voisin le plus proche du sinistre, Ibrahim Ben Ali Seleman.
Non-respect des normes de construction
La propriétaire de la maison, Wiznat Anziz, a estimé “être en état de choc” et donc pas apte à prendre la parole. Elle a néanmoins déclaré que l’ingénieur qui a fait construire la maison “n’était actuellement pas au pays”. De son côté, l’école Munati, situé à quelques mètres de la maison en ruine, a préféré ne pas prendre de risque et a, immédiatement, notifié la suspension des cours aux parents des élèves. “La maison en construction à droite de l’école est en train de s’écrouler et constitue un risque. Par mesure de sécurité, nous n’aurons pas cours jusqu’à nouvel ordre”, selon ladite note.
La maison s’apparente à une véritable scène de chaos. Elle est en total délabrement. Des blocs de béton et des morceaux de brique se sont éparpillés sur la cour. On retrouve dans les deuxième et troisième étages, des quantités de gravier suspendues et qui tombent au moindre toucher. Sur ces mêmes étages, des morceaux de poteaux entassés sur une grosse quantité de béton, un poids assez conséquent que supporte (pour l’heure) le premier étage dont les murs sont considérablement fissurés. Au milieu de ces décombres, des fers qui pointent dans tous les sens.
La municipalité et la sécurité civile saisies
Ayant eu vent de la catastrophe, la mairie de Moroni s’est rendue sur place, mardi matin. Après un entretien avec la propriétaire de la maison, elles se sont convenues de faire démolir totalement la maison avant qu’elle ne s’écroule d’elle-même. “On parle quand même d’une maison de trois étages, ça demande du professionnalisme pour une totale démolition nécessaire d’ici deux jours avant que le pire ne se produise”, a fait savoir le conseiller de la mairie de Moroni, Abdallah Mohamed Kassim. Ce dernier poursuit en affirmant qu’un contact avec la Cgc a été établi, et que les constructeurs de l’hôpital El-Maarouf étaient pressentis pour assurer cette tâche sans endommager les habitations environnantes.
De son côté, Ahmed Saïd Soilih, conseiller chargé de l’urbanisme et de l’aménagement à la mairie de Moroni, fustige “le non-respect du code de l’urbanisme”. Il est revenu sur la violation des normes de construction de la maison en ruine. “La clôture de cette maison se situe à un mètre de celle de son premier voisin, alors que le code de l’urbanisme stipule deux mètres cinquante. On ignore même si la propriétaire de la maison dispose d’un permis de construction”, a regretté Ahmed Saïd Soilih. De son côté, joint par téléphone par Alwatwan, le directeur de la Sécurité civile, Tachfine Ahmed affirme être entré en contact avec Wiznat Anziz. “J’ai parlé avec la propriétaire de la maison mais en toute honnêteté, nous ne serons pas en mesure d’assurer la destruction de cette maison”, a déclaré Tachfine Ahmed. Le responsable de la sécurité avance néanmoins qu’il a contacté le procureur de la République, au cas où la démolition mènerait à des suites judiciaires entre voisins.
Housni Hassani, stagiaire