logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Effondrement d’une maison à Moroni I Le laboratoire national des travaux publics et du bâtiment tire la sonnette d’alarme

Effondrement d’une maison à Moroni I Le laboratoire national des travaux publics et du bâtiment tire la sonnette d’alarme

Société | -

image article une
Après l’effondrement d’une maison à Moroni qui a marqué les esprits, le Lntpb a tenu à faire part de ses analyses effectuées sur les lieux de la catastrophe. Le laboratoire a également livré des conseils afin que ce genre de mésaventure ne se reproduise plus.

 

L’écroulement d’une maison de trois étages, lundi 14 février à Moroni, a interpellé les instances et autres structures en charge l’habitat et du bâtiment. A l’heure où la démolition totale de la maison connait son dénouement, le Lntpb a tenu, dans une conférence de presse organisée hier au restaurant le Sélect, à apporter plus de précisions quant aux causes qui peuvent expliquer l’effondrement. Le directeur du Lntpb, Abdallah Ali, évoque un effet de «malfaçon».


Etant donné que l’effondrement de la maison a commencé par le toit, et que le rez-de-chaussée était plus ou moins épargné, le Lntpb parle d’un problème de surcharge que les deux étages en dessus exerçaient sur le premier. Autre élément qui aurait pu amorcer la chute, le changement d’ingénieur. «Il se pourrait que la propriétaire de la maison ait changé d’ingénieur, juste après la fin du premier étage, ce qui a pu provoquer des incohérences de plans», a déclaré Abdallah Ali. Le «goût d’innovation» de la propriétaire lui aurait, aussi, desservi.

En effet, partant du constat effectué par le Lntpb, l’on apprend qu’une «architecture de haut niveau» aurait été appliquée sur la maison. «On a vu des escaliers en forme de zigzag et des poteaux qui permettent à la construction d’avoir une forme courbée», a fait savoir Abdallah Ali. Seulement, ce système de construction nécessite des matériaux solides, pourtant, seulement des fers 6 et 8 ont été utilisés dans ces poteaux. Ces derniers auraient même été, à en croire Abdallah Ali, «incompatibles dans leur liaison avec les poutres». Pour ce qui est du ciment utilisé, il n’aurait pas été analysé avant son utilisation, mais, dans tous les cas, «il y a eu un problème de dosage».
Etant un écroulement non occasionné par une catastrophe naturelle, le Lntpb estime qu’il est nécessaire de sensibiliser la population sur la manière de construire et les normes qui en découlent.

Une leçon à retenir

Pour Abdallah Ali, il serait judicieux d’approcher le Lntpb, avant d’entamer des travaux de construction. «Nous disposons d’ingénieurs qualifiés pour l’étude du sol pour éviter ce genre de drame ou, au pire, avoir à faire à une liquéfaction du sol qui entraine une dégringolade totale d’une maison», a fait savoir le directeur général. La construction sans analyse du sol irrite les membres du Lntpb qui interpellent ingénieurs et maçons qui, avant la pose de la première pierre, «ne présentent pas les contraintes du sol». Abdallah Ali exhorte aussi bien les sociétés que les constructeurs lambda, à suivre l’exemple du nouveau El-Maarouf ou encore la nouvelle Sécurité Civile, qui, avant d’entamer leurs travaux, respectifs auraient consulté le Lntpb qui a procédé à l’analyse du sol.

Housni Hassani, stagiaire

Commentaires