Le Collège des Sages a rencontré, en début de semaine, à sa propre initiative, des candidats et certains de leurs représentants pour les appeler à la paix et à la concorde pendant la campagne électorale. La rencontre a été motivée, selon un membre du Collège des Sages, par «les risques de tensions» à l’approche du premier tour de l’élection du président de l’Union et des gouverneurs des îles, le 14 janvier prochain.
Des élections apaisées et crédibles
L’opinion assiste, ces derniers temps, à de nombreuses incompréhensions entre certains candidats et l’instance électorale sur divers aspects du processus électoral. Mais c’est surtout la violence des mots et le discours souvent belliqueux de nombreux acteurs qui ont interpellé les membres du Collège des Sages. «Nous voulons la paix dans ce pays. Que les élections se fassent dans la transparence. Il n’y a aucune raison d’inciter à la violence. Nous voulons des élections apaisées et crédibles que tout se passe dans le calme», a souligné Sultoine Abdoulanziz pour qui «rien ne peut justifier un quelconque désordre pendant la campagne et le jour du vote».
Pour l’heure, la campagne électorale se passe dans le calme sur l’ensemble du territoire. Les candidats investissent les régions et battent campagne, chacun à sa manière, pour mobiliser les électeurs et défendre ses propositions sur l’avenir du pays. Le candidat du parti « Tsasi », Aboudou Soefo, dit être préoccupé par «la transparence des opérations électorales» et a demandé au Collège des Sages de «peser de tout son poids pour bannir toute forme de violence afin de rendre crédibles les élections», seule condition, selon lui, de «garantir la paix» dans le pays.
La stratégie du chaos ?
Les candidats présents et les représentants des autres ont salué l’initiative prise par le Collège des Sages. Ils se sont ainsi engagés à entreprendre des actions parallèles de sensibilisation « pour cultiver la paix » pendant la campagne et assurer le grand calme le jour du double scrutin. Des candidats de l’opposition n’avalent toujours pas la manière dont la campagne électorale est menée, estimant « ne pas être au même pied d’égalité » face à leurs frères du pouvoir. Un état de fait qui reste, pour certains, à l’origine d’un discours va-t-en-guerre dans les rangs de l’opposition.
Selon certaines indiscrétions, des groupuscules non identifiés envisagent « la stratégie du chaos le jour de l’élection pour pousser au désordre ». Un scenario imaginé, à tort ou à raison, par de nombreux milieux politiques mais dont les contours restent encore flous. «Notre rôle est d’appeler à la paix, nous continuerons à jouer la médiation pendant tout le processus pour épargner le pays de toute forme de crise post-électorale », a encore rappelé le notable Sultoine Abdoulanziz.