Les Etats-Unis sont prêts à envoyer des observateurs à l’occasion des élections législatives et communales aux Comores. L’annonce a été faite par celle qui s’occupe des dossiers des Comores à l’ambassade américaine à Madagascar, Helaina Stein, au cours d’une rencontre organisée, ce jeudi 31 octobre, avec le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Idrissa Saïd Ben Ahamada, au siège de l’institution à Moroni. Il s’agit de la deuxième visite après celle de septembre dernier.
Le pays de l’Oncle Sam, visiblement très attaché aux opérations électorales aux Comores, a, de nouveau, envoyé la jeune diplomate américaine pour s’enquérir « des dernières avancées » du processus et surtout « comprendre comment le pays se prépare-t-il à organiser des élections libres, inclusives et transparentes » en janvier et en février 2025. Le président de la Ceni a annoncé que l’Oif, la Ligue islamique mondiale (Lim), la Ligue des Etats arabes, l’Organisation de la Conférence islamique (Oci) ont déjà manifesté leur volonté d’envoyer des observateurs et qu’il souhaite voir les Etats-Unis augmenter les leurs par rapport à janvier 2024.
Helaina Stein a particulièrement demandé comment la Ceni compte-elle « prendre en compte les inquiétudes manifestées par les oppositions comoriennes » notamment le délai jugé « très court » du dépôt des candidatures, la non-participation d’une partie de l’opposition à ces élections, le cadre de concertation et l’absence d’un recensement de nouveaux électeurs, entre autres. La diplomate a aussi soulevé la question du financement des élections et divers aspects relatifs à l’organisation technique et matérielle du double scrutin.
Le chef de la Ceni lui a rappelé les différentes étapes franchies, la sensibilisation du monde politique et le cadre juridique des élections, précisant, que « les revendications sont légitimes mais pas légales puisque le Code électoral a été respecté en ce qui concerne les délais et même le processus de renouvellement des membres de la Ceni », citant la désignation « des membres représentants l’opposition à l’Assemblée ». Au sujet du cadre de concertation, le président de la Ceni a expliqué que la structure est mise en place en principe après le dépôt des candidatures « pour assurer une représentativité des candidats retenus ».
S’agissant du recensement, le président de la Ceni a rappelé au diplomate que l’opération n’est pas organisée si un pays venait à tenir une élection à la même année, faisant ainsi référence à la dernière présidentielle de janvier 2024 et citant aussi des cas comme le Sénégal et Madagascar.En ce qui concerne le financement, la Ceni dit avoir soumis le budget en Conseil des ministres et qu’il ne reste que le déblocage des fonds. Idrissa Saïd Ben Ahamada a manifesté sa confiance au sujet de la logistique et des autres aspects organisationnels du scrutin dont la sensibilisation des électeurs avant d’annoncer que «pour la première fois les listes électorales seront consultables en ligne».