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Elections de 2024 I Comment prévenir les tensions et garantir des élections démocratiques ?

Elections de 2024 I Comment prévenir les tensions et garantir des élections démocratiques ?

Société | -

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Le Front commun réitère son refus de se présenter aux prochaines élections sans garanties satisfaisantes, tandis que le gouvernement affiche une volonté de négociation, sans trop s’ouvrir aux concessions. La société civile elle, s’inquiète de voir se répéter les événements de 2019, lorsque l’opposition a appelé au boycott en plein scrutin. Des mesures préventives sont demandées pour éviter des dommages aux Comoriens pendant cette période cruciale. Les perspectives d’un processus électoral transparent et apaisé reposent sur un compromis entre l’opposition et le gouvernement, avec des leçons à tirer du passé. Quelques suggestions ont été formulées par la société civile.

 

La crise existentielle que traversent les Comores, notamment liée à la question de Mayotte et à l’intégrité territoriale, requiert une attention prioritaire. Selon Nadia Tourqui, membre du « Collectif Stop Wuambushu », la focalisation sur les élections devrait céder la place à une réflexion approfondie sur ces enjeux fondamentaux. De plus, « la confiance des électeurs dans le jeu démocratique a été ébranlée depuis 2018 en raison de processus électoraux biaisés », selon elle. Ainsi, elle soutient que pour rétablir cette confiance, un encadrement international de l’élection, à l’image de celui de 2006, semble nécessaire.


Mohamed Saïd Abdallah Mchangama, ancien président de la Fédération comorienne des consommateurs explique, lui, que l’organisation d’élections démocratiques et transparentes demeure la mesure essentielle qui vaille. Pourtant, la situation actuelle est marquée, selon lui, par des positions figées entre l’opposition et le gouvernement. Cette impasse nuit aux intérêts du pays et de ses citoyens, selon nos différents intervenants. Il est donc crucial que les deux parties cessent de se regarder en chien de faïence et assument leurs responsabilités envers la société comorienne.

«Renforcer la culture citoyenne et l’indépendance des institutions»

Fatuma Mohamed Eliyas, également membre du «Collectif Stop Wuambushu», souligne que la préoccupation majeure du peuple comorien ne réside pas seulement dans les élections, mais également dans la cherté de la vie, l’instabilité territoriale liée à l’opération Wuambushu et le manque de transparence dans la gestion des affaires de l’État.

Pour garantir des élections attrayantes et répondre aux attentes des populations, elle propose de renforcer la culture citoyenne et d’assurer l’indépendance des institutions, notamment celle de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Dans le contexte social et politique actuel, «ces élections sont peu attrayantes. La cherté du coût de la survie, l’instabilité territoriale accentuée par l’opération française Wuambushu avec ses effets inconnus au sein de l’archipel, la quasi-indolence et manque de transparence des autorités politiques dans la gestion des affaires de l’État font que ces élections ne sont pas la préoccupation majeure du Citoyen», pense-t-elle.


De son côté Fatouma Nassor Halifa, spécialiste en géopolitique et en développement social, soulève la question de la solidité et de la solidarité au sein de l’opposition.Pour elle, «l’opposition se trouve affaiblie» par des dissensions internes et une politique de la chaise vide qui a porté préjudice à ses intérêts. Pour renverser cette tendance, elle juge primordial que l’opposition trouve un candidat capable de rallier l’ensemble des forces opposantes et d’incarner l’unité. «L’opposition ne peut se permettre de se fragmenter davantage ou de laisser les ambitions individuelles primer sur l’intérêt collectif. Un candidat consensuel, reconnu pour ses compétences et son leadership, doit émerger afin de faire face à la machine politique en place. La victoire ne peut être envisagée que si l’opposition est unie et déterminée à défendre les aspirations du peuple comorien», affirme-t-elle.

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