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Elections de 2024 I Mise en place d’un cadre permanent de concertation

Elections de 2024 I Mise en place d’un cadre permanent de concertation

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Le ministre de l’Intérieur a mis en place un Cadre permanent de concertation, notamment en vue des prochains scrutins présidentiel et gubernatoriaux. L’opposition y est représentée par l’ancien président de Ngazidja Mohamed Abdouloihab ou encore l’ex-ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou.


A quelques mois des élections présidentielle et gubernatoriale, le Cadre permanent de concertation, d’échanges et de suivi du processus électoral (Cpescpe) a tenu sa première conférence de presse ce mardi. L’exercice consistait à présenter la structure et d’en décliner les missions. «Le Cadre permanent est plus ou moins équilibré», a dit Mohamed Abdouloihab. Comptant 37 membres, « son objectif est de contribuer et de garantir l’organisation d’élections libres, inclusives, transparentes et crédibles dans un climat apaisé », selon le premier article de l’arrêté portant sur sa création. L’ancien président de l’île de Ngazidja, l’un de ceux qui ont animé cette conférence, a tenu à rappeler que la composition de Commission électorale nationale indépendante (Ceni) était « inégale ». Ce qui ne serait pas le cas, selon lui du Cpescpe.


A noter que celui-ci est composé du ministre en charge des Élections ou son représentant, d’un représentant du chef de l’Etat, du directeur général des élections, du président de la Ceni, celui du Cnpa, d’un représentant de chaque exécutif des îles, des partis et mouvements politiques de l’opposition et de la majorité ainsi que des représentants de la société civile. Il dispose également d’« un organe permanent dénommé comité de suivi ». Les membres de cet organe seront mensuellement indemnisés, selon un arrêté du ministre de l’Intérieur, à hauteur de 250000frans.

L’ancien président de l’île de Ngazidja a, lors de son intervention, également rappelé que le chef de l’Etat avait invité toute la classe politique ainsi que des acteurs de la société civile le 30 avril. « Il y a ceux qui ont choisi d’y aller et d’autres non », a-t-il rappelé. Une allusion à l’absence des partis d’opposition comme le Juwa de l’ancien président Sambi, ou encore l’Updc, de l’ex vice-président Mohamed Ali Soilih, absents de la structure. A noter que l’ex-ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, est membre du Cpescpe.

«Un organe permanent dénommé comité de suivi».

Présent à la conférence, le président de la Ceni, Idrissa Ben Said Ahamada s’est enorgueilli du recensement en cours, d’ailleurs prorogé jusqu’au 24 juillet prochain. « Nous avons atteint 53% des objectifs affichés avec le recensement de 24 105 électeurs et une mention spéciale pour Mwali qui a un taux d’enrôlement de 112%», a-t-il annoncé. A titre de comparaison selon lui, en 2018, «7 305 électeurs seulement avaient été enrôlés».

Hafsoita Hamada a tenu à rappeler les mesures d’apaisement demandées par la société civile, condition sine qua non à sa participation au Cpescpe, qui sont entre autres la levée «des mesures de contrôle judiciaire, l’allègement des conditions de détention des prisonniers politiques, la grâce de certains détenus ou encore le retour des exilés politiques en Union des Comores ». Demandes qui, selon cette représentante de la société civile, ont été plus ou moins satisfaites. C’était plus ou moins le son de cloche d’Idi Boina, transfuge de la Convention pour le renouveau des Comores (principale formation au pouvoir).

Celui qui milite aux côtés de l’ancien gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi a demandé la libération «des prisonniers politiques que sont, selon lui, l’ancien président Sambi et l’ex-gouverneur Salami». Il aura demandé le non-lieu pour «tous les prévenus dont les 8 mois de détention préventive ont été dépassés», ce qui est le cas pour de nombreux citoyens inculpés lors de la crise post-électorale de 2019, mais qui n’ont jamais été jugés, comme Saleh Assoumani, membre du Mouvement Hury, ou Nadia Tourqui, qui militait aux côtés de l’ancien candidat à la présidentielle, Soilih Mohamed surnommé «Colonel Campagnard». Ils bénéficient tous en revanche de «la mainlevée des mesures de contrôle judiciaire» depuis juin dernier. Idi Boina s’est exclamé, s’adressant à «ses frères » de l’opposition : «le temps de la force est révolu, voici venu celui de la discussion». Raoul Yvon Delapeyre, représentant lui aussi l’opposition, a soutenu que les résolutions de la Cpescpe étaient «contraignantes», sans préciser comment.

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