Le procureur de la République, Abdou Ismaël, est revenu, dans son entretien avec la presse, lundi 25 novembre, sur le cas du candidat recalé, originaire de Bangwa la Hambu, en évoquant la plainte déposée au parquet contre le nommé Abdilah Chabhane au sujet des manipulations frauduleuses de la liste électorale de « Bangwa 3 ». Sur cette affaire, des jeunes de la localité avaient investi la toile pour dénoncer l’annulation de la candidature de leur frère, Abdallah Djaé Nourdine, qui souhaitait se présenter à l’élection des députés dans la région de Hambu. Une semaine après le débat suscité par l’annulation de cette candidature, des révélations viennent balayer l’argument porté et défendu par ces jeunes.
L’homme en question a soumis sa candidature sous un faux numéro d’électeur, soit le N°0404955 du bureau de vote «Bangwa 3» au cours d’un enrôlement frauduleux en date du 10 septembre 2019. Sauf que ce numéro a été inséré après la radiation de la même liste d’un électeur décédé, nommé Ahamada Ibouroi Athoumani, né le 31/12/1956, inscrit sous le numéro d’électeur 016997, selon un rapport d’enquête remis à Al-watwan qui précise qu’un transfert de «ce faux électeur», Abdallah Djaé Nourdine, vers le bureau de vote «Bangwa 3», a été opéré le 21 octobre 2024. Le candidat figurait sur le fichier du Centre de traitement des données électorales (Cndte) mais introuvable sur celui de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Un travail de concordance des données du candidat a éveillé la curiosité des responsables de la direction générale des opérations électorales.
Un faux numéro d’électeur
Ces derniers, après enquête, ont constaté «que le chef du service informatique du Cntde, M. Abdillah Chabhane, a sciemment manipulé les données du fichier pour introduire M. Abdallah Djaé Nourdine sur la liste de vote Bangwa 3», selon la plainte déposée au parquet de la République contre Abdillah Chabhane.
Scandalisé par cette opération frauduleuse, le ministre de l’Intérieur, Mahamoud Fakridine, a suspendu le chef du service informatique du Centre nationale de traitement des données électorales (Cntde) pour «manquement grave à ses obligations professionnelles», selon la note N°24-089-Midati/Cab en date du 23 novembre dernier. L’auteur de la fraude risque jusqu’à «six mois d’emprisonnement» et une amende limitée à cinq cent mille francs, selon l’article 279 du Code électoral. On ignore, par contre, le sort d’Abdallah Djaé Nourdine pour «ce faux et usage de faux».