Les heures d’alimentation ont récemment diminué au nord de Ngazidja. Les nordistes sont parfois plongés dans le noir à partir de “23H” et même “22H:30”. Une situation qui inquiète les usagers. Certaines habitudes de consommation ont changé suite à l’inauguration de la centrale solaire d’Innovent à Mitsamihuli. Cette région a été alimentée H24 grâce à la mise en service de ladite centrale avec l’appui de la mini-centrale de la Société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec).«Après l’inauguration de la centrale solaire, on se disait qu’il est temps de faire des stocks presque mensuels afin de maîtriser les dépenses, surtout avec un pouvoir d’achat en baisse. On ne peut pas se permettre d’aller au marché tous les jours. Les prix sont exorbitants. On n’en peut plus», se justifie Ali Soilihi, un maçon qui dit vouloir maîtriser ses achats.
Ce dernier regrette que des produits carnés se trouvent actuellement dans son réfrigérateur de peur de les voir pourrir faute d’alimentation régulière du courant. Pourtant, «une partie est réservée pour le ramadhwani», nous lance-t-il discrètement. Une fois les produits carnés pourris, qui dédommage quoi ?
Face à cette situation qui dure depuis quelques semaines, la Sonelec n’a pas pris l’initiative d’expliquer à ses abonnés les raisons de ce désagrément. Un agent de la société d’Etat nous explique en privé que la baisse des heures d’alimentation au nord est due «à une panne» au niveau de la mini-centrale installée à Mitsamihuli. «Le seul groupe qui permettait de permuter est hors service depuis deux semaines. Je crois que la priorité est présentement placée au niveau de Moroni. Il faut de la patience», confie-t-il. Interrogé à ce sujet, la direction accepte de répondre à nos questions dans les jours à venir.
Le solaire, pas au-delà de 00H ?
De son côté, le groupe français Innovent indique que la centrale solaire alimente de Mitsamihuli jusqu’à Vwadju, en passant par Dzahani II, jusqu’à Dashe à Moroni. «C’est le programme habituel. Mais, nous pouvons isoler des zones à cause des travaux effectués à Vwadju par exemple ou quelque part. Actuellement, nous procédons à des rotations entre la région de Mbude et la région de Cembenoi à Hamahame à partir de 17h sachant que la région de Mitsamihuli est incluse. Si nous alimentons les deux zones à la fois, les batteries ont tendance à se décharger rapidement qu’habituellement», explique-t-il. Et il tient, par ailleurs, à préciser que « tout est relatif à la capacité et au niveau de recharge des batteries ».