Ils tremperaient tous les trois dans une affaire de branchement présumé de compteurs et facturation parallèles, et attendent d’être entendus par un juge. Ibrahim aurait été dénoncé par Mohamed Saïd, comme étant son complice.
D’après le récit d’un cadre d’Eda, Mohamed Saïd, jadis employé de la société, a déjà été suspendu, il y a quelques années, pour des histoires de branchements illégaux de compteurs. Mais même après son licenciement, il aurait poursuivi ses opérations, fort de son expérience de technicien avéré.
Suite à son arrestation la semaine dernière pour ces mêmes faits, le directeur d’Eda aurait envoyé Ibrahim Houmadi, son secrétaire, pour aller s’enquérir de l’évolution de l’enquête à la gendarmerie. Surprise : l’émissaire du directeur sera à son tour retenu par les gendarmes, puis envoyé avec “Denard” au pénitencier de Koki, le vendredi.
Jusqu’à hier lundi, ils y demeuraient encore, avec un troisième suspect du nom d’Ali Dani, en attendant leur prochaine comparution au tribunal.
La direction d’Eda se dit “étonnée” de cette mise en cause de son secrétaire, et a visiblement du mal à croire que ce dernier est effectivement impliqué dans cette affaire. “Franchement, nous ne voyons pas quelle pourrait être sa part de responsabilité dans cette histoire, mais l’on ne sait jamais.
Tout un réseau
En tout cas le directeur a dit aux autorités judiciaires locales que cela ne lui posait pas de problème qu’il soit détenu même pendant un mois, si au bout la vérité se manifeste”, confie notre informateur. Disons toutefois qu’au fond, Eda craint que son agent ne soit tout simplement destiné à être utilisé comme monnaie d’échange, dans cette sale histoire qui pourrait éclabousser de nombreux “gentlemen”.
II s’agit en effet d’un scandale qui ne s’arrêtera sûrement pas à ces trois prévenus seulement : une liste aurait été trouvée par les enquêteurs de la gendarmerie dans la poche du principal suspect. Plusieurs dizaines de noms de clients d’Eda y figureraient, parmi lesquels “des personnalités civiles et militaires haut placées”, à en croire notre source.
D’où la demande d’Electricité d’Anjouan au du tribunal de Mutsamudu de “faire venir un juge depuis Moroni, dont la neutralité sera garantie, pour s’occuper de cette affaire”.
Pour mieux mesurer l’ampleur de ce scandale, notre informateur anonyme nous affirme que, pour certains des clients figurant sur cette liste, “cela fait 43 mois qu’ils n’ont pas rechargé leurs compteurs, alors qu’ils continuent vraisemblablement de consommer l’électricité d’Eda”.