Le gouvernement comorien a réceptionné, hier matin, mardi 11 février, à l’aéroport international Prince Saïd Ibrahim, le premier lot des dix groupes électrogènes prévus pour pallier la crise énergétique qui touche une grande partie du pays. Ce lot comprend six groupes électrogènes d’une puissance installée totale de 9,6 mégawatts (Mw), ainsi que leurs accessoires et des équipements destinés aux révisions des autres moteurs. La société française Tec a fourni ces groupes, « financés par des fonds propres » à hauteur de 4 milliards de francs comoriens.

Selon Nafoundine Habibi, directeur technique de la Société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec), «chaque groupe électrogène a une puissance installée de 1,6 Mw, soit 9,6 Mw au total pour les six générateurs réceptionnés ».
Lors de la cérémonie de réception, Youssoufa Mohamed Ali Belou, directeur de cabinet du président de la République, a indiqué que «ces moteurs répondent à l’urgence actuelle dans le secteur de l’énergie». Il a également exprimé sa gratitude envers le directeur par intérim sortant de la Sonelec et ses agents, et a appelé ces derniers à «faire preuve de nationalisme et à comprendre qu’il s’agit de leur société».

Dans le cadre du Plan de développement de l’électricité au moindre coût (Pdmc), le gouvernement vise une production d’énergie renouvelable à hauteur de 45 % d’ici 2030, notamment grâce à la géothermie à Ngazidja. «La politique énergétique du gouvernement ne repose plus uniquement sur ces groupes thermiques. Elle se tourne davantage vers les énergies renouvelables, notamment les centrales solaires et la géothermie. Nous imaginons des énergies durables, comme prévu dans le plan Comores émergent », a déclaré Youssoufa Mohamed Ali, avant d’annoncer l’arrivée de quatre autres groupes dans les prochains jours.

Un déploiement à travers les îles

Saïd Mohamed Nassur, secrétaire général adjoint du ministère de l’Energie, a expliqué que le gouvernement avait privilégié l’achat de ces groupes à cause des retards enregistrés dans les révisions des anciens générateurs. «La date de mise en service de ces groupes dépendra de l’évolution des travaux d’installation. Nous ferons en sorte que tout soit opérationnel dans les meilleurs délais», a-t-il affirmé. Un communiqué du secrétariat général du gouvernement, publié lundi, annonce en outre que «dix nouveaux groupes électrogènes seront opérationnels avant le début du ramadan».

Concernant leur répartition, Saïd Mohamed Nassur a précisé que trois groupes seront installés à Ngazidja, deux à Ndzuani et un à Mwali. Il a également rappelé que quatre autres groupes sont attendus à Moroni pour renforcer la production énergétique de la Sonelec.Ces derniers proviennent d’un don de la société émiratie Mazdar. «Ces quatre autres groupes électrogènes seront envoyés par la société Mazdar en attendant son installation à Moroni. Chaque générateur aura une puissance installée de deux Mw. Cette société est aussi en charge de la centrale solaire en cours d’essais dans la région de Washili», a-t-il indiqué.

Vers une production de 20 Mw

Il a ajouté qu’»un des quatre groupes sera dédié à la synchronisation de la centrale solaire de Washili, en cours d’essais, et qui pourrait être inaugurée avant le ramadan».Des révisions de seize groupes électrogènes ont récemment été annoncées afin d’augmenter la capacité de production des centrales de la Sonelec. «Une société a déjà été sélectionnée pour effectuer ces travaux. Après l’appel d’offres, la société française Henry Fraise a été choisie. Le gouvernement attend juste une garantie pour débloquer les fonds nécessaires », a indiqué le secrétaire général adjoint du ministère de l’Energie. Il estime que «la puissance de production va s’améliorer davantage grâce à l’installation des nouveaux groupes électrogènes et des centrales solaires».

Une acquisition récurrente

L’acquisition de groupes électrogènes n’est pas nouvelle aux Comores. Malgré les investissements réalisés ces dix dernières années, la stabilité énergétique reste un défi. Depuis 2023, le pays se retrouve à nouveau confronté à des pannes. Cette année-là, 2 milliards de francs comoriens avaient été investis pour l’acquisition de cinq générateurs, dont trois reconditionnés et deux neufs. Des acquisitions similaires avaient déjà été effectuées en 2022, 2021 et 2017, sans parvenir à résoudre la crise énergétique.