Maman Fahar, une femme d’une soixantaine d’années, habite à Mtsamdu, une localité située dans le Washili, à Ngazidja. Sa maison en dur se trouve à proximité de la route nationale. Interrogée dans la matinée du mercredi 10 septembre 2025 alors qu’elle effeuillait du moringa, elle admet que « la région bénéficie d’une meilleure couverture électrique». Une amélioration qui remonte à quelques semaines, après des mois de délestages intempestifs.
En effet, depuis le mois d’août 2025, des batteries de stockage énergétique d’une capacité de 9 MWh sont venues renforcer la centrale solaire inaugurée le 19 avril 2025 et consolider la fourniture énergétique. Mais cette amélioration n’est pas sans conséquence sur la facture, selon certains usagers. «Une recharge de 5000 francs ne dure que 3 jours au lieu d’un mois auparavant. Pour alimenter un congélateur plus quelques ampoules de la maison en dur de taille moyenne», regrette Maman Fahar, qui estime que «la consommation est beaucoup trop rapide». Pour elle, le coupable n’est autre que le nouveau compteur dit STS, dont la recharge se fait au moyen d’un code à 20 chiffres. Il est ainsi accusé «d’avaler les kWh à vitesse grand V».
Non loin de là, dans la localité de Shamdro, située à côté de la centrale solaire, se trouvent une femme âgée et sa fille, Touma Mmadi. Elles habitent une maison en dur. La première des deux est en train de coudre. Ici, l’on entend le même son de cloche. «L’électricité est plus régulière, si bien que nos congélateurs givrent, ce qui n’était pas le cas auparavant, et ils parviennent même à faire des blocs de glace», reconnaît la plus jeune des femmes. Cependant, elle enchaîne aussitôt : «Nos factures sont désormais plus salées».
Comme Touma Mmadi ou Maman Fahar, beaucoup d’usagers de la Société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec) incriminent une consommation qui «irait trop vite» et qui «reviendrait trop chère». Sollicités, des responsables de la Sonelec (Société nationale de l’électricité des Comores) n’ont pas donné suite à nos demandes d’interview. En interne et sous anonymat, des cadres imputent «l’augmentation des factures d’électricité à une meilleure fourniture énergétique».
En tout cas, Abdérémane Ali, qui habite à Sadani et qui détient une épicerie, abonde dans le même sens pour ce qui est de la stabilité de l’électricité. «Depuis l’arrivée des batteries de stockage, nous avons quasiment du courant 24 heures sur 24. Les quelques coupures qu’il y a n’excèdent pas 5 minutes», a-t-il confirmé. Et de poursuivre : «Les sociétés qui dépendent de l’électricité n’ont plus de problème». Et surtout, à rebours de ce qu’avancent les femmes interrogées plus haut, l’épicier trouve «qu’il n’y a aucune différence de consommation entre les anciens et les nouveaux compteurs».
