Le parquet de la République de Moroni a depuis hier matin ouvert une information judiciaire contre le receveur de l’agence de la société nationale des postes et services financiers (Snpsf) de Mitsamihuli. Poursuivi pour des faits de détournement de fonds, cette information judiciaire survient suite à une enquête préliminaire diligentée par la police nationale. Cette procédure engagée contre le receveur de la Snpsf de Mistamihuli survient suite à une arrestation opérée par la police de frontière le vendredi dernier.
L’inculpé a été arrêté à l’aéroport alors qu’il s’apprêtait à quitter le pays.
Le procureur de la République a ajouté que “le receveur avait demandé un congé qui lui a été refusé et a donc décidé de partir sans en avertir ses supérieurs. En sa qualité de receveur, il avait l’obligation de confier le service à un remplaçant”.
Pour le procureur de la République, Hamidou Ali Mohamed, l’enquête préliminaire diligentée par la police nationale a relevé l’évaporation de 14 millions de francs comoriens. “Nous avons décidé d’ouvrir une information judiciaire afin de connaitre le montant réel du préjudice”. Dans ses déclarations faites à la presse, le procureur de la République a ajouté que lors de son arrestation, la police des frontières a trouvé en sa possession, des devises évaluées à 2800 euros, soit 1,377 millions de francs comoriens. A en croire le chef du parquet de Moroni, en dehors de cet argent liquide saisi par la police, “la famille du receveur a versé 3 millions en guise de remboursement”.
De nombreux précédents
Frappée à plusieurs reprises par des affaires de ce genre, celle de 14 millions n’est que la dernière d’une déjà très longue liste de la Snpsf. Depuis 2011, la banque postale est sans arrêt victime de ses propres agents qui se servent dans la caisse et parfois dans une parfaite impunité.
De 2011 à nos jours et sans parler des affaires réglées à l’amiable au sein de l’entreprise, la banque postale a connu une évaporation de plusieurs centaines de millions de francs comoriens. Comme le détournement de fonds perpétré par le chef du département de la chambre de compensation, avec une fuite estimée à 355,053 millions, l’affaire des receveuses, toutes deux parties avec plus de 327 millions de francs.
Ces fuites d’argent ont également été constatées dans d’autres affaires de l’informaticien régional de la banque postale, qui a subtilisé plus de 237,477 million, dans l’affaire Ahmed Ben Saïd, l’ancien receveur principal a été déclaré par la justice de Moroni coupable d’un détournement de 8 millions de francs. Et la plus inventive, Ada Boinahéri Fatima, qui a maquillé son détournement de 18 million en hold-up.