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Energie et produits de base I Un début de ramadan difficile à Mwali

Energie et produits de base I Un début de ramadan difficile à Mwali

Société | -

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Rien n’est facile en ce début du mois de ramadhwani à Mwali, notamment pour la consommation quotidienne. Il y a un manque de tout, ou presque. En plus de la pénurie de carburant qui occasionne plusieurs autres soucis, il y a le manque de produits agricoles dans les marchés. Concernant les autres produits de première nécessité, les prix fixés par le gouvernement ne sont pas pratiqués du tout.


Comme dans l’ensemble du territoire, les habitants de l’île de Mwali sont entrés dans le mois sacré de ramadhwani. Tout a commencé le dimanche 2 mars. Cependant, les fidèles musulmans sont confrontés à la réalité, avec « une crise énergétique liée à l’absence d’hydrocarbures dans l’île ».

La circulation est au ralenti

Les habitants peinent à se procurer du pétrole domestique. Dans les rues de la capitale, la circulation devient de plus en plus calme et quasi-nul dans certains axes linéaires de l’île. La raison ? Le manque des produits pétroliers. Cette situation paralyse l’île. La circulation est au ralenti.Les citernes sont à sec dans les stations-services. Il n’y a ni essence ni gasoil. Les files d’attente deviennent insupportables et s’allongent parfois tous les jours devant les points de vente ou chacun cherche à obtenir quelques litres d’essence pour ses besoins quotidiens.

Lundi dernier, la station-service « Yousna », sise à Hairaha, a annoncé la vente des dernières réserves de l’île, mais l’opération de vente se faisait au compte-goutte pour satisfaire tout le monde. «Dès qu’on a reçu la nouvelle, nous nous sommes rendus sur place, de 7h à 11h, en espérant avoir du carburant. Toutes les motos recevaient entre 2 à 3 litres d’essence et 10 litres pour les voitures. Malgré cette restriction, le carburant n’a pas suffi à tout le monde. C’est vraiment dur car toutes nos activités tournent au ralenti », a fait savoir Haloit, une vendeuse ambulante de carburant qui a passé toute la journée dans cette station-service pour obtenir un bidon de 20 litres d’essence pour assurer son commerce.


Même son de cloche pour Irfad Boina Issa, un taximan de la ligne Fomboni-Djwaezi. «En cette période de crise énergétique, je préfère tourner juste dans la capitale au lieu de faire des rotations entre Fomboni-Djwaezi, ou bien encore dans d’autres localités de l’ile si la demande s’impose. Ici je brûle moins de carburant et je gagne beaucoup par rapport aux autres liaisons de l’île », a-t-il partagé avant d’ajouter que tout dévient cher avec ce manque d’essence. «Il n’y a pas de poissons car les pêcheurs ont du mal à aller travailler. Les produits alimentaires se font rares au marché de Fomboni. Les activités génératrices de revenus tournent au ralenti », a expliqué ce chauffeur de taxi.

En attendant que le pétrolier ravitaille le carburant dans l’île, la pénurie de gasoil oblige la Sonelec, à limiter temporairement la production de l’électricité. On rappelle que le courant est coupé de 00h jusqu’à 6heures du matin et 13heures à 17heures, depuis le vendredi 28 février.Selon une source proche de la direction régionale des hydrocarbures, les causes de cette crise sont dues à l’état physique du bateau chargé de transporter les hydrocarbures à Mwali.

Des prix qui n’obéissent à aucune loi

D’autres sources évoquent les mauvaises conditions météorologiques caractérisées par une forte houle dans la mer. «Pour le moment ce n’est pas n’importe quel bateau qui accepte de transporter du carburant à Mwali, vu les risques qui peuvent en découler. Mais au moins si l’Etat acceptait de libérer ce marché, on pourrait faire un prêt dans les banques afin d’acheter des bateaux pour transporter les produits pétroliers à Mwali car le Bima (bateau chargé de transporter des hydrocarbures à Mwali) n’est plus en bon état », a confié Amir Youssoufa, gérant de la station Yousna.


Pour ce qui est des prix pratiqués dans l’île, le gouvernement a certes pris des mesures pour alléger le quotidien des habitants en ce mois béni, mais la réalité est différente. Les prix des produits de base ont explosé dans les épiceries. Un litre d’huile coûte 1500fc. Une boite de sardine souvent considérée comme une option économique se vend désormais à 1100fc ou à 1250fc. Le kilogramme de sucre se négocie entre 800 et 900fc.


Idem pour les poissons, notamment les bonites et les thons. Ces derniers, bien qu’ils soient rares, il faut débourser 1500fc le kilogramme au lieu de 1300fc comme il a été fixé par les autorités locales.Les produits agricoles ne font pas exception. Au grand marché de Fomboni, il n’y a ni banane, ni manioc. Les ignames sont en petite quantité.Les citoyens se bousculent pour espérer trouver un tas qui n’arrivera certainement pas à suffire une famille de 4 personnes.

 A. Housni

 

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