Les responsables de l’association «Fumbuni Agir» et ceux d’Innovent ont effectué samedi dernier une visite sur le site où la centrale solaire doit être installé. Le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Youssoufa Mohamed Ali, l’ambassadrice de France auprès de l’Union des Comores, Jacqueline Bassa-Mazzoni, les responsables de la société Innovent ont fait le déplacement pour l’occasion. Ce projet est, selon son concepteur, appuyé par le gouvernement comorien, premier bénéficiaire, au vu des avantages attendus notamment la stabilité énergétique dans cette région du sud de Ngazidja.
Youssoufa Mohamed Ali a fait savoir que ce projet entre dans le cadre des politiques intégrées dans le Plan Comores Emergentes (Pce). «Il favorise la croissance économique du pays car les citoyens en profiteront pour développer leurs activités économiques», a-t-il souligné. Appelant les Comoriens de l’étranger à «accompagner de telles initiatives», le chargé de la Défense a indiqué que le gouvernement a pris les dispositions nécessaires à l’installation de la société Innovent, citant la réception de ses équipements, l’acquisition du terrain de plus de 3.5 hectares, entre autres. Les techniciens ont souligné que cette centrale solaire fournira, une fois les travaux achevés, une production de 3 mégawatts, et elle couvrira toute la région de Mbadjini avec 10 mille panneaux solaires qui seront installés en 33 rangées selon la direction des rayons solaires. Un groupe électrogène de 1.500 Kva sera mis en place pour assurer le relai en cas de difficulté dans d’autres régions de Ngazidja, et pourra également faciliter et accompagner ladite société, sous la surveillance de la Sonelec. A cette dernière de fixer le prix du kilowattheure qui sera produit par la société Innovent au profit des habitants de Mbadjini. Pendant 6 ans, le tarif sera de 98f/kw entre les deux sociétés, a insisté le Pdg d’Innovent.
La part de la Sonelec ?
Satisfait des travaux de terrassement, Pierre Moreau, un des responsables de la société Innovent, a évoqué une période de 6 mois pour le lancement effectif d’une production électrique aux 44 localités de Mbadjini, soit 15% des besoins énergétiques de l’île de Ngazidja. L’ambassadrice de la France en Union des Comores, a fait savoir, de son côté, que «les centrales solaires représentent des moyens efficaces pour la réduction des dépenses énergétiques, en diminuant l’énergie fossile et la production de fuel lourd». Consciente des risques sanitaires inévitables, Jacqueline Bassa-Mazzoni a rappelé la vigilance des gouvernants car de tels projets, selon elle, demandent tant d’études. «Toutes les conditions sont favorables, des espaces d’exploitation favorables restent vierges», a assuré la diplomate qui souhaite voir d’autres investisseurs se lancer encore dans le secteur énergétique.
Pour le président de «Fumbuni Agir», les habitants ne peuvent que féliciter une telle initiative qui va mettre fin à la crise énergétique vécue ces derniers mois dans la région du sud. «Nous comprenons dors-et-déjà que nos espaces ne sont que des richesses, mais il reste à les exploiter et en tirer profit», a souligné Oussoufa Mohamed.
Un autre habitant de la région a lancé un message à la diaspora de Fumbuni et de la région : «Ce sont les gestes pareils que nous attendons de nos frères qui vivent en France notamment. Nos frères de la diaspora doivent se ressaisir et participer à la construction du pays au lieu de perdre leur temps dans des futilités».
Le gouvernement comorien a signé un contrat d’installation d’une centrale solaire de 3 mégawatts avec Innovent, une société française, laquelle a également signé un autre contrat de 26 ans avec le Sonelec, pour la revente de l’énergie aux usagers de la région. Le coût total de ce projet est estimé à 3 millions d’euros (1,5 milliard de francs comoriens environ). La finalité est de parvenir à une autosuffisance énergétique.
Hamidou Ali
