Depuis plus de trois mois, la centrale solaire de Wachili n’a toujours pas été reliée au réseau électrique de la Sonelec, alors que le ministre de l’Energie, Aboubacar Saïd Anli, et le chargé d’Affaires auprès de l’ambassade des Emirats arabes-unis, Abdoul Wahed Al-Jabri, ont effectué une visite dans les lieux, et ont expliqué que la centrale allait être opérationnelle au mois de Ramadhwani.Le chargé de communication de la Société nationale d’électricité des Comores (Sonelec) a expliqué que l’une des principales raisons de ce retard reste la synchronisation entre les différents équipements. «Il y a des problèmes techniques qui empêchent sa mise en service. Les panneaux sont installés, mais nous rencontrons des difficultés à synchroniser les batteries et les systèmes de stockage avec le générateur. Il ne pourra pas être électrifié de manière fiable », a-t-il déclaré avant de rassurer que «des efforts sont déployés pour résoudre ces problèmes ».

Lors d’une réunion avec les responsables locaux, le député de la région Chatoi Abdou Mohamed a relevé que le retard est dû à des problèmes liés aux batteries et au groupe électrogène. «Le travail n’est pas encore terminé à cause de l’absence des batteries nécessaires pour stocker l’énergie », a-t-il expliqué.
La mise en service de la centrale solaire est attendue avec impatience dans la zone. Idrisse Ali, propriétaire d’une boutique dans la région, s’est dit inquiet de ces retards, au vu des retombées attendues dans la région. «J’ai hâte de voir se projet se réaliser, je suis très enthousiasmé à l’idée de bénéficier d’électricité grâce à l’énergie solaire, mais jusqu’à présent rien n’a changé. J’espère que les travaux vont avant avancer rapidement », a-t-il déclaré, même s’il dit comprendre les problèmes techniques, «mais cela fait trop longtemps».

Une coupure fréquente

Hairati Sandi, également propriétaire d’une boutique, a exprimé sa frustration face aux coupures récurrentes qui perturbent ses activités. Elle a espéré que «cette centrale solaire réussira à résoudre tous les problèmes, et on continue d’attendre. Mes affaires sont censées tourner à plein essor, mais avec les coupures incessantes, mes activités reculent », a-t-elle déploré.Pour elle, les essais effectués avaient suscité de grands espoirs au départ quant à la capacité des techniciens à rendre l’énergie permanente dans un délai proche. Mais la lenteur accusée jusqu’ici laisse place à l’exaspération. «Je pensais que la centrale solaire allait enfin nous donner une solution durable, mais ce n’est toujours pas le cas. J’ai des produits à conserver, mais avec l’électricité qui saute constamment, j’étais obligé de tout jeter. C’est une perte financière énorme », a-t-elle souligné.

Djaaffar Ahamed