Un événement malheureux a secoué l'aérodrome de Bandar-salama à Mwali, ce dimanche matin, alors que l’un des aéronefs de la compagnie R’Komor a échoué lors de son décollage. En provenance de Ngazidja, l'appareil R’K a atterri à Bandar-salama vers 9 heures de ce dimanche 5 mai. Après avoir embarqué une cinquantaine de passagers à son bord, l'avion a effectué ses manœuvres de décollage et, sur le point de prendre son envol, il a fini sa trajectoire dans les arbres et les buissons dans l'enceinte de l'aéroport. Selon le médecin du service des urgences du Centre hospitalier de Fomboni, le docteur Mohamed Antoy, il n’ya heureusement eu que peu de blessés. «15 passagers sont admis dans notre service et seulement une blessée grave, une dame qui a eu une fracture ouverte de la jambe, et deux blessés légers. Les autres sont traumatisés, stressés, avec des tensions qui montent, et ils sont sous surveillance au niveau du Chri», a-t-il détaillé.
En rappel, il s'agit des passagers coincés dans l'île depuis le mercredi 1er mai dernier : R’Komor n'a pas desservi l'île depuis, à cause du mauvais temps qui sévissait. Ses cinquante passagers ont été convoqués le samedi 4 mai, mais l'avion n'est pas arrivé. Ils l’ont été de nouveau ce dimanche pour partir à Moroni.
Interrogé par nos soins, le directeur de la compagnie, Irchad Abdallah, a de son côté noté "2 blessés" et affirmé que "bien entendu tous doivent être choqués psychologiquement". Il a aussi affirmé que leur service technique «travaille activement à rédiger un rapport d'incident à soumettre à l'Anacm et à l'assureur». «Pour l'instant, la cause exacte de l'incident reste inconnue, mais des investigations sont en cours», a-t-il ajouté.
Il est important de noter que cet accident survient après la récente suspension, du 22 au 26 avril dernier, des activités de cet appareil, un Fokker, par l'Anacm (Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie), qui avait alors exigé "d’autres travaux de maintenance", qui devaient "mettre l’accent sur le moteur", ceci en complément d’une révision déjà effectuée quelques jours avant au Kenya. Une suspension qui a été levée le vendredi 26 avril, 24 heures tout juste après avoir été rendue publique par la direction de l’Anacm qui avait, lors de sa conférence de presse de la veille, qu’elle devait "prendre les mesures malgré les pressions".L'après-midi du même dimanche, quelques heures après l'accident, le secrétaire général de l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie, Ali Mohamed Abdallah, s'est exprimé devant la presse, annonçant l'ouverture d'une enquête. Selon lui, «le ministère des transports maritime et aérien a mis en place une cellule de crise pour déterminer les besoins d'urgence, notamment la désignation de l'enquêteur principal de l'accident et l'évacuation sanitaire éventuelle du blessé grave pour des soins appropriés».
Et de poursuivre qu'une cellule d'assistance psychologique a été également mise en place auprès de la compagnie R'komor et reste opérationnelle pour les familles et les passagers. Problème de moteur ou crevaison de pneu?Si jusque-là les causes de l'incident sont restées inconnues, un des passagers répondant au nom d'Arzel Fahari a témoigné que «tout semble indiquer qu'il s'agit d'un problème du moteur». «C'est juste au moment de prendre son envol que l'accident s'est produit. D'un seul coup, le bruit que fait l'avion en plein décollage avait changé, un peu comme si le moteur avait lâché. J'ai entendu un bruit qui m'a fait penser à une crevaison de pneu», a-t-il expliqué. Et de saluer les efforts fournis par le pilote qu'il a qualifié de "très professionnel", pour "avoir pu diminuer la vitesse de manière à ce que l'engin ne se soit pas écrasé dans les eaux de Fomboni".
Par Nourina Abdoul-Djabar,Antufati Soidri et A.S.Natidja