En collaboration avec la Faculté Imam Chafioun, l’association Wuzuri wa dini a lancé officiellement un atelier de recyclage pour les enseignants des écoles coraniques. Prévue pour une semaine, cette formation dont la cérémonie a été tenu le 8 juin dernière, vise à rendre les enseignants plus aptes à transmettre les connaissances acquises.
Le système «Palashiyo»
Les participants proviennent de Ngazidja, Mwali, Ndzuani, Mayotte, mais aussi de l’île de la Réunion. Selon le mufti, Said Abdillah Djamalilaili, cette initiative mérite des éloges et un soutien continu. «Il n’y aurait jamais de religion sans une bonne éducation, et l’enseignement du Coran est primordial dès le bas âge. Nous devons encourager les enseignants des écoles coraniques», a-t-il déclaré. Le mufti a rappelé qu’à l’époque du président Ali Soilihi, ces enseignants bénéficiaient d’une rémunération égale à celle des enseignants des écoles françaises, une pratique qui n’existe plus aujourd’hui.Il estime qu’il est temps de valoriser les enseignants qui œuvrent quotidiennement pour l’éducation religieuse aux Comores. Le «palashiyo» est l’un des deux systèmes préscolaires aux Comores, hérité du brassage avec les marchands arabes au Moyen Âge.
Ce système, soutenu par les communes, associations de parents ou communautés villageoises, prépare les enfants au système religieux des madrasas. Les jeunes y apprennent les bases de l’arabe et du comorien via des textes coraniques. Il encourage les familles éloignées du système éducatif national, pour des raisons idéologiques ou matérielles, à inscrire leurs enfants dans un environnement préscolaire.Au début des années 2000, environ 100 000 enfants comoriens suivaient l’enseignement du palashiyo, certains combinant avec le cursus national. En 2013, la durée du cycle préélémentaire public a été réduite de trois à deux ans pour laisser plus de place à l’enseignement coranique au primaire.