L’enseignant-chercheur et maître de conférences, Dr Ibouroi Ali Tabibou, a été nommé hier mercredi 30 octobre recteur de l’Université, à travers le décret N°24-166/Pr. Il devient ainsi la première personne à occuper cette fonction introduite après les réformes en profondeur ayant abouti à l’adoption d’une nouvelle loi sur l’enseignement supérieur. Il briguait ce poste avec deux autres maîtres de conférences, Dr Ahmed Saïd Abdallah et Abdillah Saïd Amana, sélectionnés, le 11 octobre dernier, par le conseil d’administration de l’Université.
Le chef de l’Etat a jeté son dévolu sur ce syndicaliste qui assurait, jusqu’ici, presque la même fonction en tant qu’administrateur provisoire de l’établissement. Pour certains, le président a fait le choix de l’expérience alors que d’autres y voient une volonté de consolider l’œuvre entamée et s’assurer de la conduite à bon port des projets qui tiennent à cœur Azali Assoumani.
L’on citera notamment la création annoncée d’une école doctorale, d’une faculté de médecine, la révision du cadre des partenariats avec des laboratoires de recherche, la diversification de la coopération scientifique avec des universités étrangères, la définition d’un modèle de partenariats avec les acteurs de développement et le monde de l’entreprise ou encore le rôle de l’Université dans la mise en œuvre du Plan Comores Emergent (Pce).Bien connu dans l’enseignement, Dr Ibouroi Ali Tabibou a façonné sa personnalité au début des années 1990, devenant l’un des grands précurseurs du monde syndical comorien.
Membre fondateur du Syndicat national des professeurs comoriens (Snpc), crée bien après le Snic (Syndicat national des instituteurs comoriens), il était pendant plus de 30 ans «la boite à penser» des mouvements syndicaux. Fondateur en 1999 de l’Usatc (Union des syndicats autonomes des travailleurs comoriens, l’ancêtre de la Ctc, devenu ensuite Cttc), il passera la main au milieu des années 2000 avant d’intégrer, avec un Diplôme d’études approfondies (Dea) d’histoire, l’Université des Comores à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines (Flsh). Il obtiendra un doctorat de troisième cycle en 2014 à l’Université de La Réunion après sa thèse intitulée «L’esclavage aux Comores, cas des descendants des esclaves makua».
Des défis immenses
Le nouveau recteur connait bien l’Université des Comores pour avoir été enseignant depuis sa création à nos jours, soit 21 ans dont 4 années à la tête de l’administration centrale. Il doit toutefois faire face encore à des défis immenses à l’Université notamment la gestion des effectifs toujours en hausse, la problématique posée par son financement et la baisse de la qualité des enseignements qui est consécutive au problème du système éducatif en général.