Construit il y a plus d’une dizaine d’années à Shuani, le Lycée polytechnique et industriel de Hambuu n’a jamais été opérationnel jusqu’à ce jour. Dans ses promesses de campagne électorale, le chef de l’État, Azali Assoumani, s’est montré favorable à l’ouverture de cet établissement, tant pour les Comoriens en général que pour les résidents de Hambuu en particulier. De son côté, le directeur général de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Mohamed Toihir, confirme les propos du président de l’Union des Comores en nous informant que cinq décrets signés en marge des campagnes électorales du mois de décembre dernier ont pour objectif de statuer sur les bâtiments devant abriter des lycées techniques et des formations professionnelles dans l’ensemble du pays, celui de Hambuu, situé à Shuani, faisant partie.
Le directeur commence par souligner que le bâtiment était conçu pour l’enseignement général, alors que les Comoriens ont davantage besoin d’un enseignement technique. « Il nous faut du temps pour réhabiliter le site. Des ingénieurs travaillent d’arrache-pied pour être prêts pour la prochaine rentrée scolaire », affirme-t-il. Le chef de la direction de l’enseignement technique révèle également que trois projets phares se concentrent sur l’enseignement technique et professionnel, et sont financés par l’Agence française de développement (Afd) et l’Union européenne, visant à la réhabilitation et à la construction d’établissements de formation professionnelle et à l’équipement en infrastructures nécessaires, cela sur l’ensemble du territoire.
Il s’agit donc du lycée polytechnique et industriel de Hambuu, du Centre national de métiers agricoles de Wanani, du lycée technique professionnel et agricole de Nvuni, du Centre de formation professionnelle et technique de Mkazi, et du Centre de formation et d’insertion professionnelle de Djomani ya Mbude. Dans la foulée, il précise que deux projets de l’Afd, à hauteur de 16,5 millions d’euros, financent le projet appelé Profi (Professionnalisation de l’offre de formation et insertion), et l’autre nommé Projet Comores initiative, financé à hauteur de 11 millions d’euros par ce dernier. Il y a aussi le projet « Msomo Nahazi », financé par l’Union européenne à hauteur de 9,5 millions d’euros.
Ces projets ont pour objectif la réhabilitation et la construction de tous les établissements de formation professionnelle et également l’équipement de ces établissements avec les infrastructures nécessaires. «Trois grandes filières seront proposées au lycée polytechnique de Shuani », selon le directeur de l’enseignement technique, à savoir «la maintenance générale de l’équipement à deux niveaux (Bac et Bts), la micro-informatique (niveau Bac) et la filière gestion et commerce (niveau Bac)». «Un appel d’offres pour le recrutement des administrateurs de ce site et la préparation de la rentrée 2024-2025 est déjà lancé », assure-t-il. Pour faire face au Plan Comores émergent, le gouvernement a signé des partenariats avec d’autres pays, comme le Maroc, qui a déjà octroyé cent trente bourses pour la formation de techniciens spécialisés il y a plus de deux ans, et un partenariat avec le Sénégal. Le directeur et l’ensemble des techniciens du domaine lancent un appel aux jeunes à s’inscrire massivement afin que le rêve «un jeune, un emploi» du président Azali Assoumani devienne réalité.
Par Dahalani Mohamed Salim
