logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Enterrement du directeur général d’El-Maarouf / Vive émotion hier à Mde ya Bambao

Enterrement du directeur général d’El-Maarouf / Vive émotion hier à Mde ya Bambao

Société | -   Abdallah Said Ali

image article une
Décédé à l’âge de 63 ans, suite à une maladie, le directeur de l’hôpital El-Maarouf laisse derrière lui le projet phare de construction du centre hospitalier universitaire (Chu) d’El-Maarouf dont il a été l’un des architectes de premier plan.

 

Ali M’madi Takia rejoint sa dernière demeure. Plusieurs membres du gouvernent avaient pris part aux obsèques du regretté directeur du centre hospitalier El-Maarouf, qui ont eu lieu hier jeudi 1er novembre à Mde ya Bambao, sa ville natale, pour lui rendre un dernier hommage. L’émotion était vive hier dans la cité. Ces funérailles ont réuni toutes les catégories de la société, des professionnels de santé, des cadres, des représentants de la diaspora comorienne de France, pour souhaiter adieu à leur frère et ami, en priant Dieu «de lui accorder son pardon, son paradis et en lui souhaitant qu’il accepte ses prières accompli durant toute sa vie». Ali Mmadi Takia est enterré à côté de l’ancien président Saïd Mohamed Djohar. «Perdre un proche est un moment particulièrement difficile. La disparition d’Ali M’madi Takia en est une pour les proches du regretté, mais également pour la ville de Mde ya Bambao et le pays tout entier.», a regretté le porte-parole du palais présidentiel de Beit-salam, Mohamed Ismaila. «Le directeur de l’hôpital El-maarouf était le premier bachelier de notre cher localité», a ajouté Mohamed Ismaila.


Le directeur général de la Santé, Dr Aboubacar Saïd Anli, a loué les réalisations du regretté à la tête de Chn El-maarouf. «Ali Mmadi Takia a su redonner à l’hôpital de référence son image d’antan. Il nous a quitté sans arriérés de salaire et avec un bilan positif palpable», dira le directeur général de la santé. Marié trois fois avec une strasbourgeoise et deux comoriennes de Didjoni et Mde ya Bambao, Ali Mohamed Takia a quitté ce monde, à l’âge de 63 ans, à l’hôpital de Reims, en France. Le directeur quitte ce monde en laissant derrière lui, un des projets phares du chef de l’Etat : la construction d’El-Maarouf, un des grands centres  de santé de référence de l’Océan indien. Selon un de ses collègues de l’hôpital El-Maarouf, Ali Mohamed Takia «était un professionnel sans tache, c’était un homme de rigueur, très humain qui passait le travail avant tout, sa disparition constitue une grande perte pour le pays. Son expertise va beaucoup manqué au pays, qu’il repose en paix».

Le directeur quitte ce monde

Ayant dédié sa vie à la gestion des hôpitaux, après son baccalauréat obtenu en 1974, Ali Mohamed Takia a quitté les Comores pour poursuivre ses études universitaire en France, à Dijon où il a obtenu son diplôme en Administration économique et sociale (Aes). Déterminé à aller plus loin dans la gestion hospitalière, après avoir travaillé durant une courte période, il reprendra la route de l’Université et arrache son Dess de service de santé et obtient son premier poste en tant que dirigeant d’hôpital au Nord de la France. Après cette première expérience en qualité de responsable d’hôpital, Ali Mohamed Takia est affecté dansun centre de santé au Sud, dans les hauteurs niçoises pour s’occuper de trois hôpitaux communaux, à Tende, Sospel et Saorge. Selon son gendre, Dr Salim Badaoui, «ses hôpitaux étaient dans un état catastrophique et on avait besoin de son expertise, son savoir-faire pour les sortir du gouffre qu’ils se trouvaient. En reconnaissance du service rendu, les autorités de la région lui ont proposé des responsabilités communales afin qu’il poursuive le redressement qu’il a opéré dans ces hôpitaux, mais il a décliné l’offre pour répondre à une affectation aux Antilles, en Martinique». Après quelques années passées dans les Caraïbes, Ali Mohamed Takia revient en France pour terminer sa carrière à l’hôpital Montmirail.  «C’est un grand professionnel», a souligné hier Erique Marie-Louise, chargé de mission «Offre de soins sanitaires et médico-sociale» a l’Agence régional de santé de l’Océan indien ( Ars) et venu spécialement pour assister aux obsèques de l’un de ses « meilleurs collègues de travail ».


Poche de son pays, en 2009, il joue un rôle clé dans la mobilisation de nombreux dons d’équipements hospitaliers au profit de différents hôpitaux des Comores dont celui de Mde, El-Maarouf, Ntsaweni et Fumbuni. Selon toujours son gendre, «un des anciens dirigeants d’El-Maarouf lui a confié que cet apport accordé à ces hôpitaux étaient d’une grande valeur, 240 mille euros, soit plus 118 millions de francs comoriens, pour El-Maarouf seulement». «Sa rigueur professionnelle, qui lui a value la confiance du chef de l’Etat était assortie avec beaucoup de qualités humaines. Il était impartiale, il instaurait la culture du résultat et en même temps. Ali Mohamed était très proches des gens, il aimait rendre service», a-t-il rappelé. Que Dieu lui accorde une place au Paradis.

Commentaires