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Enterrement d’Ali Mze Ahmed I Un moment teinté d’émotion au Gsfa, à Badjanani et à Mtsangani

Enterrement d’Ali Mze Ahmed I Un moment teinté d’émotion au Gsfa, à Badjanani et à Mtsangani

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Les funérailles de l’emblématique directeur du Groupe Scolaire Fundi Abdulhamid ont eu lieu hier à Moroni. Une foule nombreuse a tenu à rendre hommage à celui qui a fait de l’établissement qu’il a dirigé, un lieu d’excellence.

 

Les portails du Groupe Scolaire Fundi Abdulhamid (Gsfa) étaient grands ouverts pour accueillir une foule nombreuse venue rendre un ultime hommage à son emblématique directeur général, Ali Mze Ahmed. Pour la circonstance, la cour était réservée aux hommes, les salles de classe aux femmes et aux filles. Sous un chapiteau, derrière le badamier, se trouvait un livre d’or sur une table. C’est là que plusieurs citoyens, officiels comme anonymes ont écrit quelques lignes pour l’illustre disparu.

L’heure était au recueillement

Partout à l’école, les visages étaient fermés. Les plus sensibles ont craqué. Ici, l’on se serait presque attendu à voir arriver « le dirlo », le doigt tendu, donnant un ordre, le visage fermé mais pas complètement, la faute à ses yeux qui riaient tout le temps, peut-être malgré lui. Dans les couloirs, dans les salles de classe, dans la cour, l’heure était au recueillement. « C’est grâce à lui que j’ai pu entrer dans cette merveilleuse école où j’apprends de choses incroyables. Je suis triste parce que je le considérais comme mon grand-père», a dit Sittiechat Amireddine, qui est en classe de 5eme au Gsfa.


Des versets du Coran sont psalmodiés. Parfois, une voix louant le défunt s’élevait. L’on se rappelle alors de l’homme qu’il a été ou alors on apprenait des pans de sa vie jusqu’ici méconnus. Éducateur hors pair, administrateur, militant du Front démocratique ou directeur. L’orateur, un brin accusateur, rappelle l’échec d’Ali Mze Ahmed quand il a voulu s’investir en politique lors des élections communales de 2015.


Au loin, la sirène de l’ambulance. Le corps n’est plus très loin. La foule s’agite. L’émotion monte d’un cran. Un dispositif d’accueil se met en place. C’est par le portail de derrière, situé non loin de la résidence familiale que le cercueil fera son entrée, au milieu d’une haie d’honneur. Les élèves en uniforme bleu et blanc, un kofia sur la tête attendaient le passage du directeur. Le cercueil arrive enfin porté par des membres de sa famille ou par d’anciens élèves. Le parcours se poursuit dans les couloirs de l’école. Des gémissements se font entendre. Beaucoup pleurent. Dans un rythme assez soutenu, le défunt porté par les siens fait le tour de l’établissement.

 

Une dernière prière avant que le corps ne parte à destination de Badjanani. Des citoyens font le choix de marcher du Gsfa à la médina, ultime hommage à ce directeur tant respecté parmi eux, ce professeur de mathématiques. « Quand je suis tombé malade, pendant une semaine, chaque jour, accompagné de sa femme, il venait me voir à la maison et me demandait ce qu’il pouvait faire pour moi », se souvient Abdou Mlinde Mdahoma, qui n’a pas manqué de souligner la générosité et l’humilité du disparu.A Badjanani, le chef de l’Etat, Azali Assoumani, dirigera la prière.La foule grossit. Ici aussi, un hommage est rendu à ce père de famille. Quelques femmes assistent de loin à la cérémonie. C’est à Mtsangani qu’il sera enterré auprès des membres de sa famille qui l’ont précédé.

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