Agronome de formation, Soibira Ahamada Ibrahim a créé, fin 2019, sa propre entreprise baptisée Pépinière arc-en-ciel. Cette dernière basée dans la plantation de fruits et légumes et de fleurs, a pris l’eau dans la nuit de samedi 22 au dimanche 23 janvier dernier, victime des fortes intempéries auxquelles le pays est confronté ces derniers temps.En arrivant sur les lieux de son “petit bébé” au petit matin du dimanche 23, Soibira Ahamada Ibrahim est tombée des nues, en constatant les dégâts énormes que les pluies et les vents ont infligés à sa plantation.
Un modèle de persévérance
Désormais, la jeune femme doit arroser “sa petite fleur” d’efforts nouveaux, mais estime avoir été dans le même scénario qu’à ses débuts, c’est-à-dire livrés à elle-même. “Si j’ai pu bâtir tout ça avec mes propres moyens et ceux de mes proches, je devrais être capable de réitérer l’expérience mais j’avoue que ce sera compliqué”, a fait savoir la native d’Ikoni.S’il n’est pas courant de voir de jeunes femmes se lancer dans le travail de la terre, Soibira Ahamada Ibrahim, sans pour autant vouloir être le porte-drapeau d’un mouvement, y voit un domaine qui a de l’avenir, de par, entre autres, son caractère non-concurrentiel. “Je me suis orientée vers ce domaine car il est très négligé aux Comores où, pourtant, la terre est très fertile”, a fait savoir la pépiniériste. Pendant deux ans de travail, son entreprise a subi la pluie et le beau temps, mais Soibira Ahamada Ibrahim a toujours su user des ressources nécessaires pour rebondir.
Pour donner plus d’allant à ses plantations et les diversifier, la jeune entrepreneure aurait multiplié les voyages vers la Tanzanie et Madagascar. Le dernier voyage en Tanzanie daterait de la fin de l’année dernière, et la cargaison, des pots de fleurs rangées sous des bungalows, “ont péri pendant la catastrophe”. Au total, “plus d’une centaine de pots” seraient en partie détruits. Mais avant cette catastrophe, l’entreprise Pépinière arc-en-ciel aurait été constamment secouée par un autre phénomène encore plus dur : le vol. “Nous subissions des vols récurrents par ce que l’endroit n’est pas clôturé.
Nos fleurs, nos fruits et légumes et même notre source d’eau pour l’arrosage étaient souvent dérobés”, a déclaré, amère, Soibira Ahamada Ibrahim.Après une cagnotte en ligne pour relancer ses activités mais qui n’a pas porté ses fruits (seulement 10% de la somme aurait été récoltée), Soibira Ahamada Ibrahim espère une aide des institutions commerciales et entrepreneuriales.
Housni Hassani