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Entrepreneuriat féminin I Chafiat, 75 ans, réalise son rêve

Entrepreneuriat féminin I Chafiat, 75 ans, réalise son rêve

Société | -   Nourina Abdoul-Djabar

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C’est un vieux rêve que caressait Achiraffi Chafiat Said Abderemane : celui de produire des chips « made in Comoros ». C’est désormais chose faite depuis quelques mois.

 

Achiraffi Chafiat est un visage connu du milieu de l’entrepreneuriat. La septuagénaire, dynamique, rêvait depuis plus de deux décennies de produire des chips aux Comores, avec des produits comoriens. Il y a quelques mois, elle a concrétisé ce rêve à travers sa marque «Kumbara».C’est au cours d’un voyage en Tanzanie que l’idée prend forme véritablement. Alors qu’elle visite un centre commercial avec des proches, Chafiat découvre des machines de transformation d’épices. C’est la révélation et, fidèle à elle-même, saute sur l’occasion. Elle en achète une et acquiert par la même occasion des produits de base pour démarrer son activité. C’est ainsi que nait « Kumbara », une marque d’épices, aujourd’hui bien implantée dans le paysage.


Déjà impliquée dans l’entrepreneuriat grâce notamment à son pressing situé dans l’ancienne mini-zone industrielle de Mavuna, à Djomani au sud de Moroni, Chafiat décide de se donner corps et âme dans son nouveau projet. Mais entreprendre aux Comores n’est pas de tout repos. Les obstacles sont nombreux. Mais le challenge était resté intact. «J’ai traversé plusieurs étapes et acquis beaucoup d’expérience. Grâce au programme d’appui au secteur privé, nous avons pu faire un grand pas en avant», explique celle qui est mère de de trois enfants.


Malgré les progrès réalisés, les défis restent de taille, notamment pour garantir des produits bio et répondre à la demande locale. « La production agricole est insuffisante dans le pays. De plus, le manque de main d’œuvre qualifiée complique les choses. Grâce au soutien du Pidc [Projet intégré de développement des chaînes de valeur et de la compétitivité], j’ai pu acheter les machines nécessaires», indique-t-elle.

Elle ne manque pas de souligner une problématique qui entrave la bonne marche de son entreprise, et en fait un constat d’ordre général. «Quand une machine tombe en panne, c’est toute l’entreprise qui s’arrête», déplore-t-elle. Cependant, ces aléas ne freinent pas la détermination de Chafiat, loin s’en faut. Elle continue à poursuivre son rêve avec l’ambition, toujours, de contribuer à la production locale et au développement économique des Comores. C’était déjà le cas, il y a plus de 50 ans.

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