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Entrepreneuriat I  Anzadi Youssouf se lance dans la production de détergents à Ndzuani

Entrepreneuriat I  Anzadi Youssouf se lance dans la production de détergents à Ndzuani

Société | -   Sardou Moussa

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La fabrication de ces produits, qui suit des procédés chimiques précis, se fait “dans un bâtiment éloigné, où l’on ne peut accéder qu’avec une combinaison spéciale”, nous prévient-il. Et ce laboratoire se trouve dans son village de Hamchaco, au fin fond de la région de Nyumakele.

 

C’est avec un sourire affable que nous accueille, ce jeudi 3 mars dans son entrepôt, Anzadi Youssouf, le jeune fabricant de produits hygiéniques et de soins corporels. Entrepôt est peut-être même exagéré, puisqu’il utilise encore le salon familial de sa maison en tôles à cette fin. A l’intérieur, des piles de bocaux et de petits jerricanes en plastique jonchent le sol.Les petits bocaux contiennent de l’huile de tressage parfumée à la menthe, à l’orange, à la pomme, à l’aloe vera ou à la papaye.


Dans les jerricanes se trouvent de l’eau de javel et du savon liquide. La fabrication de ces produits, qui suit des procédés chimiques précis, se fait “dans un bâtiment éloigné, où l’on ne peut accéder qu’avec une combinaison spéciale”, nous prévient-il. Et ce laboratoire se trouve dans son village de Hamchaco, au fin fond de la région de Nyumakele.Pour le moment, le feed-back est plutôt encourageant, “sauf pour le prix d’un de l’huile, jugée un peu élevée”. Mais tout est encore au stade artisanal, et la gestion de cette entreprise en gestation demeure encore un peu hasardeuse.

Une entreprise en gestation demeure

“Je reçois beaucoup d’encouragements. Jusqu’à ce jour je n’ai pas entendu de critiques négatives sur mes produits. Pourtant il m’arrive parfois de me faufiler dans des endroits où personne ne me connait, juste pour écouter les commentaires des gens et savoir ce qu’ils en pensent”, confie celui qui avoue ne pas encore être en mesure de déterminer le coût de son investissement, ni de fixer avec certitude les prix de ses produits.A propos de prix, disons qu’ils sont plutôt adaptés à la bourse des modestes foyers ruraux. Au détail, 3 250 francs le jerricane de savon liquide de 5 litres, et 2 500 francs celui d’eau de javel.

L’huile de tressage coûte quant à elle 300 francs le petit bocal, et 750 francs le gros. “Les prix de gros sont chez moi toujours négociables, et c’est certain que les prix baisseront au fur et à mesure que la production augmentera”, assure-t-il. Anzadi ne compte pas non plus s’arrêter à la fabrication de détergents et d’huiles de soins corporels : dès cette semaine il va inclure dans sa production du savon solide, et plus tard il espère aussi confectionner de la pate de tomate et “d’autres produits”. Et ce n’est pas le savoir qui lui fait défaut : ayant quitté l’enseignement général à 15 ans, à la classe de 5ème, et intégré en 2014 l’Ajira Kiganjani Entrepreneurship Promoters, une école privée tanzanienne de formation technique et professionnelle, il en est ressorti en 2021, qualifié dans les techniques de fabrication de savons et cosmétiques, en agro-alimentaire et en agriculture.

De nombreuses commandes de partout

Mais le savoir et le succès ne suffisent pas : encore faudra-t-il que le jeune futur entrepreneur enregistre son entreprise et l’organise. “Actuellement, j’ai de nombreuses commandes de partout, même de Ngazidja, et je me débrouille pour expédier les produits aux demandeurs, où qu’ils se trouvent. Côté formalités, j’y suis également : l’on est en train de faire les deux papiers qui restent pour légaliser notre activité. J’aimerais aussi pouvoir bénéficier d’une exonération douanière pour pouvoir la développer rapidement, car en ce moment son goulot d’étranglement reste la douane”, affirme-t-il.


Notez une chose : quand Anzad se désigne au pluriel, il parle de sa famille et de ses amis qui lui portent assistance dans ses démarches entrepreneuriales, mais pas encore d’associés.D’ailleurs, il n’est, selon lui, “pas encore question de contracter un emprunt bancaire” pour se développer avant “le retour au pays” de ses futurs associés, des amis à lui qui poursuivent encore leurs études dans l’école qui l’a lui-même formée.

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