Pour réduire de façon conséquente l’utilisation du bois pour la cuisson, l’organisation non-gouvernementale Initiative développement (Id) a trouvé la formule. Elle a conçu et mis en production à Ndzuani"bacodjema", un fourneau économique, qui consomme donc très peu de bois, comparativement aux outils traditionnels de cuisson. Il est produit à Ndzuani depuis un certain temps, et est déjà utilisé par plusieurs centaines de foyers, son prix variant entre cinq et cinquante mille francs, selon la taille (le plus grand peut accueillir des marmites de 20 kilos).
La technique de cuisson traditionnelle consiste encore de nos jours à poser la marmite sur un triangle métallique monté sur des pieds, ou sur des pierres disposées triangulairement, et d’alimenter ensuite le feu dessous avec les fagots.
Le cuiseur économique lancé par Id, lui, enferme l’âtre dans une boîte métallique, évitant la perte d’énergie et le dégagement de fumée.
Et c’est ainsi que deux ou trois morceaux de bois seulement assurent plusieurs heures de cuisson.
Diminuer le déboisement
Pour lancer sa promotion, l’Ong a organisé, samedi dernier à la place Mzingaju de Mutsamudu, une exposition du produit, dans toutes ses gammes. Toute la journée a été dédiée à cette publicité, et elle a été marquée par plusieurs activités, allant de la démonstration de la cuisson avec bacodjema, des séances de chants et danses traditionnels, une pièce de théâtre, une tombola ou encore une remise de certificats de reconnaissance aux partenaires d’Id dans ce projet.
Notons que le même procédé est utilisé par Id pour la confection de distillateurs à foyer amélioré, dans un autre projet dédié à la filière de production des huiles essentielles. Disons donc que l’utilisation généralisée du bacodjema par les foyers anjouanais, et de ces distillateurs "nouvelle génération" par les producteurs d’essences, pourrait effectivement contribuer àdiminuerle déboisement, et ainsi préserver l’environnement.
Pour avoir par exemple une idée du dégât causé par les alambics traditionnels dans la déforestation, sachons qu’il faut parfois jusqu’à quatre mètres cubes de bois pour distiller cent kilogrammes de fleurs d’ylang-ylang, et pour n’obtenir que deux kilos d’'huile. Et lorsque l’on sait que l’île de Ndzuani produit annuellement plus de cinquante tonnes d’huile essentielle d’ylang, le résultat en termes de déboisement est facile à déduire.